« On a connu les montagnes russes »
MATHIEU BILLOU - Capitaine de Cognac-Saint-Jean-d’Angély
Après avoir joué en Pro D2, en Fédérale 1, vous avez découvert la Nationale cette saison. Qu’en avez-vous pensé ?
C’est un championnat surprenant, très intéressant à disputer. Il y a eu une certaine homogénéité dans cette poule. Au niveau de l’intensité affichée tous les dimanches, on était plus proches du Pro D2 que de la Fédérale 1. Tous les styles de jeux ont été présents et il a fallu nous adapter en permanence. Aucune formation n’a pu se permettre la moindre impasse, chaque point a compté.
Quel souvenir garderez-vous de cette saison ?
Notre succès à Albi (34-22, N.D.L.R.) en février. Cette équipe était invaincue sur son terrain depuis trois ans. Nous avions frappé un grand coup ce jour-là. Notre performance ce jour-là nous a procuré beaucoup de fierté car nous nous sommes pelés pour l’emporter !
Quel est le bilan sportif ?
Nous avons la satisfaction de nous être maintenu et ce, sans les décisions liées au Covid. Nous devrions finir huitièmes. Notre saison a été correcte même si nous avons clairement manqué de régularité. Nous gardons aussi une véritable frustration de ne pas avoir pu faire mordre la poussière aux grosses équipes.
Cette crise sanitaire vous a-t-elle amené à réfléchir sur votre situation professionnelle ?
Oui. Mais j’avais déjà conscience de la fragilité d’une carrière professionnelle dans le rugby. Mon amour pour le rugby est toujours le même mais cette crise nous a rappelé qu’il fallait prévoir un plan B. C’est mon cas puisque je possède un diplôme en management. Il ne faut pas oublier que le rugby est une bulle éphémère dans la vie professionnelle d’un homme.
Comment avez-vous vécu votre expérience de capitaine ?
Je l’avais déjà été en catégorie jeune. C’était une première en senior. Cela me plaît car je suis attaché à l’UCS. Cela implique plus de responsabilités et de pression mais cela m’a plu. Cette expérience m’a fait progresser.
Depuis la blessure de Julien Berger, vous enchaînez les titularisations en 9. À l’issue du match contre Albi, vous nous avez confié votre émotion…
Je souhaite une bonne récupération à Juju. Cette saison, on a connu les montagnes russes au niveau émotionnel. Nous avons alterné entre prestations abouties (Bourgoin, Albi) et passages à vides (Massy, Bourg-en-Bresse). On a alterné le chaud et le froid. Émotionnellement, cela a été épuisant… Pour récupérer, j’allais me promener sur les berges de la Charente.
L’UCS enregistre de très nombreux départs, êtesvous inquiets pour la saison prochaine ?
C’est une fin de cycle. Certains joueurs historiques comme Decubber, Campergue et Gâteau vont quitter le club. Je fais confiance au staff et je ne suis pas inquiet car de nombreux joueurs veulent évoluer en Nationale.