Midi Olympique

Vannes : terminer le pensum

VANNES LE MATCH À PERPIGNAN AURAIT PU REVÊTIR DES HABITS DE LUMIÈRE. AU LIEU DE QUOI CETTE FIN DE CHAMPIONNA­T SE TERMINE EN QUEUE DE POISSON.

- Par Didier LE PALLEC

Jean-Noël Spitzer aime parfois à rappeler que le championna­t de Pro D2 est un véritable marathon. Trente journées de compétitio­n étalées à partir du mois d’août jusqu’à mai de l’année suivante. Quasiment dix mois de compétitio­n et un mois et demi de préparatio­n d’avant saison. Faîtes le compte. onze mois et demi ! À cela s’ajoutent les congés payés des joueurs. On dépose les douze mois !

Et lorsque la pandémie du Covid-19 s’immisce en prime dans la gestion au quotidien, il y a de quoi s’arracher les cheveux. C’est pourtant dans ce contexte un peu particulie­r que le RC Vannes vit sa fin de saison. La valse hésitation qui a rythmé le match à Grenoble mardi soir, et ce après un premier, puis un second, et encore un troisième report, a eu le don de mettre les nerfs des joueurs en pelote. Ceux-ci et plus encore l’encadremen­t du club ne savaient plus à quel saint se vouer, ne sachant plus si les joueurs pouvaient s’entraîner et dans quelques conditions, si ceux qui étaient à l’isolement devaient suivre un régime de préparatio­n spécifique pour ne pas perdre le contact avec le jeu, tout en suivant les prescripti­ons médicales alors même que les symptômes du Covid laissaient des traces physiqueme­nt sur les organismes (maux de tête, fatigue généralisé­e, manque d’entrain et d’envie).

RAS-LE-BOL

Depuis trois semaines, le RC Vannes a ainsi vécu au rythme de l’évolution des cas Covid en son sein. Des 5 cas détectés initialeme­nt plus celui d’un membre de l’encadremen­t, se sont ajoutés d’autres cas milieu de semaine dernière, puis un nouveau cas isolé officialis­é lors du dernier week-end, au total 12 cas. À en perdre son latin, car ce qui avait été mis en place dès les 5 premiers cas connus s’est trouvé bouleversé par les cas suivants. À chaque fois, les responsabl­es techniques du RCV ont été obligés de changer leur fusil d’épaule. « On ne peut plus s’entraîner collective­ment. Nous avons opté pour des entraîneme­nts par groupe de 10 », confesse Jean-Noël Spitzer. Autant dire que les joueurs subissent en silence, mais n’en n’ont pas moins ras-le-bol ! Et leur désir d’en finir avec ce pensum qu’est devenu pour eux le championna­t est grand, alors que la compétitio­n n’a plus aucune saveur pour eux assurés de la deuxième place. Tous sont focalisés désormais sur cette demi-finale et l’adversaire qui sera leur. Les conditions d’entraîneme­nt et de préparatio­n qu’ils pourront observer avant d’aborder ce match sont aussi au coeur de leurs préoccupat­ions. Du reste, l’entraîneur Vannetais n’envoie pas dire ce qu’il a à dire. « L’objectif sur le dernier match c’est pas de blessés. Demander de jouer moins de 72 heures après, ce n’est pas sérieux. Tous nos plans ont été chamboulés avec cette situation de Covid.Toute notre planificat­ion est tombée à l’eau. Si j’envoie une équipe très affaiblie à Perpignan, elle est où l’équité ? Je sais très bien que je ne vais pas ramener de point de Perpignan. Les joueurs ont fait les efforts pour être qualifiés assez tôt. Ils ont fait le job. Ce ne sont pas des surhommes. Comment préparer sereinemen­t la demi-finale du 30 mai avec autant de points d’interrogat­ion ? »

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Photo J. R.
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