Midi Olympique

Le public, cette manne financière

L’ÉCONOMIE DE CERTAINS CLUBS EST EN GRANDE PARTIE BASÉE SUR LES REVENUS VENANT DE L’EXPLOITATI­ON DES STADES. EN CE SENS, ILS DOIVENT TOUT FAIRE POUR RÉALISER DES AFFLUENCES TOUJOURS PLUS ÉLEVÉES.

- Par Simon VALZER simon.valzer@midi-olympique.fr

Dire que le public est le « trésor » d’un club de rugby n’est pas un euphémisme. Pour certains clubs, il l’est vraiment. Nous parlons ici des clubs qui se passent de mécènes richissime­s et privilégie­nt des partenaire­s multiples et un public fourni et fidèle. Pour eux, le public est un bien précieux. Et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’il leur donne un avantage psychologi­que. Il suffit de reprendre les déclaratio­ns recueillie­s après la première journée auprès des joueurs qui avaient la joie de retrouver des tribunes pleines à craquer. Certains avaient comparé leur stade à Disneyland. L’image n’est pas anodine. Car à la manière d’un parc d’attraction­s, le stade est, pour ces clubs, aussi une planche à billets. Chacun possède ses particular­ités, mais la billetteri­e peut représente­r entre 30 % et 40 % de leurs revenus totaux : « L’économie de la majeure partie des clubs de Top 14 est différente de celle du foot, où les droits télévisés constituen­t la principale source de revenus, confirmait ce week-end Pierre

Lahore, directeur général de la Section paloise. Chez nous, les droits TV ne représente­nt que 20 % du budget et grosso modo trois millions d’euros. L’économie des clubs de Top 14 est une économie réelle, basée sur l’exploitati­on des stades. On l’a vu pendant la crise sanitaire, puisque les matchs à huis clos coupaient les revenus. C’est ce qui a justifié la mobilisati­on des présidents à demander des aides financière­s à l’Etat. » L’autre grande source de revenus des clubs est le sponsoring, qui représente entre 40 % et 50 % des revenus du club.

OPÉRATION RECONQUÊTE DES SUPPORTERS

La page de cette crise sanitaire est-elle tournée ? En partie mais pas totalement. Ici et là, les clubs constatent encore les dégâts de cette crise : « Nous ne sommes pas satisfaits de nos affluences enregistré­es depuis le début de la saison car nous n’avons pas encore retrouvé les chiffres d’il y a deux ans, constate Pierre Lahore. Cela va prendre du temps. Nous avons un retour à la commercial­isation très dynamique en début d’été, puis les choses se sont tassées. Cela s’explique déjà d’un point de vue sanitaire, et aussi par le fait que certaines personnes ont pris d’autres habitudes de consommati­on du rugby. Aujourd’hui, l’enjeu est donc de retrouver de l’attractivi­té pour faire revenir les gens au stade, reconquéri­r ces cercles de supporters. » Et pour cela, les dirigeants se creusent les méninges : « Les gens doivent venir pour le match mais aussi pour ce qu’il y a autour. On doit booster nos offres de restaurati­on, trouver de nouvelles animations, des jeux pour les enfants, des offres de consommati­ons dans nos buvettes… On essaye d’ouvrir différents biais qui peuvent susciter de nouveaux facteurs d’attraits pour venir au stade. » Car c’est bien là le nerf de la guerre pour les dirigeants de nos clubs de Top 14.

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