Bouet, la tête et les jambes
RÉMY BOUET - AILIER-ARRIÈRE DE BOURGOIN CAPABLE DE DÉPANNER À LA MÊLÉE, L’AUTEUR D’UN DOUBLÉ CONTRE DAX A FÊTÉ, EN DÉBUT D’ANNÉE, SES 30 ANS DONT DIX DANS LE GROUPE PRO. EN DEHORS DU RUGBY, IL MULTIPLIE LES ACTIVITÉS ET LES FORMATIONS.
Au début de l’année, Rémy Bouet a soufflé ses trente bougies, sans traumatisme. « J’ai surtout l’impression que c’est le regard des autres qui changent », sourit l’arrière ou ailier, capable également de dépanner à la mêlée. Depuis, le néotrentenaire semble s’offrir une seconde jeunesse. À l’image de son équipe, il a retrouvé de l’allant et de la confiance. Contre Nice, il s’était offert une chevauchée fantastique après la réception d’une chandelle, conclu par un essai de son équipe, après une mêlée à cinq mètres. Dimanche, contre Dax, replacé à l’aile, il s’est offert un doublé en quelques minutes. C’était contre un adversaire certes en infériorité numérique mais quand même… « Ça se goupille bien », souffle le joueur, réticent à se mettre en avant. « Je suis sur une bonne lancée mais l’équipe marche bien. Comme elle tourne bien, il y a davantage de ballons et d’opportunités. »
Il faut dire qu’il en a vu bien d’autres depuis le début de sa carrière professionnelle, commencée il y a dix ans, le 7 janvier 2012, à Dax, et disputée intégralement à Bourgoin (après avoir fait ses premiers pas à La Côte-Saint-André) ; deux relégations de Pro D2 à Fédérale 1 (2012, 2017), une accession en Pro D2 (2013), et accessoirement deux dépôts de bilan… « À Bourgoin, certaines saisons comptent double, reconnaît-il. C’est assez éprouvant… » Deux fois, il aurait pu partir. En 2012, lors de la relégation du club en Fédérale 1, le voisin grenoblois l’avait contacté mais le CSBJ tenait à conserver le joueur. Lors du deuxième, en 2017, il a été à deux doigts d’arrêter sa carrière professionnelle. Tout était déjà prévu pour intégrer une école d’armurerie et certains clubs de Fédérale avaient déjà noué des contacts avec lui, avant que Bourgoin renaisse une nouvelle fois de ses cendres.
DIPLÔMÉ EN ARMURERIE
Si certains rugbymen ne se soucient pas trop de l’avenir, Rémy n’oublie jamais de garder un bon pied dans la vie réelle. Titulaire d’un bac scientifique, il a ensuite effectué des études dans un IUT gestion d’entreprise. Il a ensuite suivi une formation de création d’entreprise, puis passé un CAP armurerie, pour « faire quelque chose de mes [ses] mains. » Actuellement, il suit une formation en management dispensé par Provale et s’est associé des collègues pour travailler dans l’immobilier. « Les journées sont bien remplies », sourit-il. Tout comme sa fin de la saison.
Malgré trois victoires consécutives, le CSBJ n’est pas sauvé. « Mais cela fait du bien d’être sur une meilleure dynamique. Nous pouvons respirer un peu. En début de saison, nous jouions avec le stress et perdions de quelques points des matchs que nous pouvions gagner. Dimanche, nous allons essayer de faire quelque chose. »