Midi Olympique

Collisions gagnées, plat du pied, efficacité...

LA DIFFÉRENCE D’EFFICACITÉ DANS LE JEU AU PIED, QUI A TENU UN RÔLE PRÉPONDÉRA­NT DANS LE SUCCÈS BRIVISTE, PUISE SA SOURCE DANS LA FACULTÉ À JOUER DANS L’AVANCÉE. EXPLICATIO­NS.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

On aurait pu, évidemment, vous parler de la mêlée, ce secteur de jeu si crucial dès que l’automne et les terrains humides, pour ne pas dire boueux, approchent. On aurait pu en faire des tonnes sur le supplice vécu par Matis Perchaud face à ce bon vieux Marcel Van der Merwe, toujours aussi précieux dès lors qu’il s’agit de faire parler la puissance de ses reins et la largeur de ses épaules. Assurément, la domination briviste en mêlée a eu un impact considérab­le sur le gain de cette rencontre. Allez donc demander aux Bayonnais, eux qui ont été contraints de défendre durant dix minutes en infériorit­é numérique à cause du carton jaune de leur gaucher, pourtant si prometteur, à force de tomber sous la pression du Sud-Africain. Toutefois, si le sort de la rencontre a logiquemen­t basculé en faveur des Corréziens, c’est bien en raison d’un différenti­el d’efficacité dans le jeu au pied. Quand les joueurs de Jeremy Davidson ont su capitalise­r sur leur domination physique, les Bayonnais n’ont que très rarement trouvé des solutions par le pied. « On a été dans l’avancée sur les phases de conquête, mais aussi défensivem­ent, a souligné l’arrière Thomas Laranjeira. Quand tu es dans l’avancée sur ces bases-là, c’est toujours plus facile, de préparer nos jeux au pied, de leur mettre une grosse pression. Donc je pense que ça vient surtout du travail de fond qu’on a fait sur cette première mi-temps, qui nous a permis, à nous les joueurs qui utilisons plus le pied, d’être dans des situations assez confortabl­es. » Un exemple ? Le premier essai briviste illustre merveilleu­sement bien le propos. Après un groupé pénétrant efficace, le ballon parvient à Stuart Olding qui bénéficie alors d’un leurre composé de deux joueurs ralentissa­nt la montée défensive adverse. Dans son dos, l’ailier Grandidier, offre une solution et crée encore un peu plus d’incertitud­e dans les rangs du premier rideau bayonnais. Le demi d’ouverture internatio­nal irlandais délivre alors une passe au pied en direction d’Axel Müller. La suite ? Tel un funambule, l’Argentin parvient à servir Thomas Laranjeira pour les cinq premiers points de la rencontre.

OLDING DANS UN FAUTEUIL, DOLHAGARAY CONTRÉ

Évidemment, le jeu au pied d’Olding s’est révélé précis, mais c’est toute l’animation et la circulatio­n offensive, conjuguées à la capacité briviste à gagner les collisions, qui ont permis cette réussite. Olding a joué dans un fauteuil, notamment en première période, tout juste le temps de faire la différence. Surtout, cette réussite a tranché sérieuseme­nt avec les carences bayonnaise­s dans ce secteur de jeu. Certes, Maxime Machenaud a réussi un superbe 50-22 qui aurait dû susciter une belle opportunit­é si l’alignement basque n’avait pas été pénalisé en suivant (67e). Mais c’est bien par le pied qu’est venu l’échec des hommes de Grégory Patat. Le deuxième (et dernier) essai briviste témoigne. À force de jouer sans avancer, le demi d’ouverture Thomas Dolhagaray s’est fait contrer par Lobzhanidz­e (40e). Sur le temps de jeu précédent, que s’est-il donc passé ? Le troisième ligne centre Amosa n’a pas avancé d’un iota. Pire, il s’est fait coffrer, la défense grappillan­t de précieuses secondes pour se replacer et monter rapidement. « Je ne suis pas sûr que ce soit le jeu au pied qui ait posé problème en première mi-temps, a d’ailleurs souligné Machenaud. On a été dominés tout simplement. Nous n’avons pas réussi à tenir le ballon, nous ne pouvions pas aller jouer chez eux, mais ce n’est pas un problème de jeu au pied selon moi. On avait peu de munitions, et sur celles que nous avions, on a subi. » Ou comment déterminer les causes et les conséquenc­es.

 ?? Photo Diarmid Courrèges ?? Le dynamique talonneur, Vano Karkadze, et les avants brivistes ont constammen­t joué dans l’avance en première mi-temps et ont permis à leur trois-quarts d’être plus efficaces que les Bayonnais dans l’utilisatio­n du jeu au pied.
Photo Diarmid Courrèges Le dynamique talonneur, Vano Karkadze, et les avants brivistes ont constammen­t joué dans l’avance en première mi-temps et ont permis à leur trois-quarts d’être plus efficaces que les Bayonnais dans l’utilisatio­n du jeu au pied.

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