Midi Olympique

Leyds ne verse pas que dans l’impro

PROPULSÉ BUTEUR À LA HÂTE ET À LA SURPRISE GÉNÉRALE À CLERMONT, LE SUD-AFRICAIN CONTINUE DE SURFER SUR UN INSOLENT 100% DE RÉUSSITE DANS L’EXERCICE FACE AUX PERCHES. INESPÉRÉ ? DÉTROMPEZ-VOUS.

- Par Romain ASSELIN

Un Rochelais à 100 % aux tirs au but. Énoncée tel quel, au regard des railleries que supporte le club maritime depuis des années – vous savez, son indélébile fébrilité face aux perches – la statistiqu­e fait naturellem­ent son petit effet. Surtout quand elle débarque de nulle part. Ou presque. C’est simple, avant de brillammen­t suppléer au pied levé Antoine Hastoy dans l’exercice, Dillyn Leyds n’avait jamais fait parler de son petit talent de buteur. Et pour cause, depuis le début de sa carrière profession­nelle il y a maintenant dix ans, le Springbok n’avait inscrit, jusque-là, « que » onze points au pied. Sur une poignée de tentatives. Pour dépanner. En l’espace d’une semaine, dans le même rôle de mécano de service, le voilà entré dans une nouvelle dimension. Sa série en cours ? 7/7, en deux sorties. Trois pénalités, quatre transforma­tions. L’une, aussi cruciale que compliquée, sort du lot. Pour bonifier l’essai libérateur de Teddy Thomas (68e), samedi. Avec une aisance à laisser pantois, en position totalement excentrée. Le score est alors de 15 à 16 en faveur du Racing. Sébastien Boboul revit la séquence. « Ma première réaction, c’est : pourquoi on s’éloigne autant des poteaux ! », souffle l’ex-canonnier, aujourd’hui entraîneur des arrières rochelais. Un peu frustré de ne pas avoir joué ces pick and go au milieu des poteaux pour s’assurer une transforma­tion plus facile. Mais quand on voit le résultat derrière, j’ai envie de dire : « Allez marquer en coin ! (sourire) »

« ÇA NE S’INVENTE PAS LE TIR AU BUT »

Mais comment diable expliquer une telle réussite ? « En français, vous dites « la chance du débutant », c’est ça ? », se marre Leyds, décrit par son coéquipier Rémi Bourdeau comme un garçon « facile, qui n’a pas besoin de bosser grandchose ». « S’il a passé sa semaine à taper ? Pour dire vrai, je ne regarde pas trop ça, je ne sais pas, s’esclaffe à son tour Thierry Paiva. Mais il est tellement talentueux et surprenant que, tout ce qui compte, c’est qu’il les mette le week-end. Après, c’est à lui de voir s’il s’entraîne ou pas la semaine. » Une grosse louche d’improvisat­ion vraiment, dans la recette ? S’il revendique son étiquette de joueur d’instinct, hermétique à la pression, Dillyn Leyds admet « avoir beaucoup travaillé » avec l’aide des coachs rochelais. « Depuis qu’il est ici, il s’entraîne régulièrem­ent sur les tirs au but, valide Boboul. C’est quelque chose qu’il avait avant parce que ça ne s’invente pas. Ce n’est pas un hasard qu’on l’ait choisi. On a procédé à quelques réglages. Il est assidu, il progresse, il est visiblemen­t en confiance et efficace. 100 % en deux matchs, que ça continue ! » Jamais deux sans trois, qu’on dit.

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Photo Icon Sport Remplaçant au pied levé d’Antoine Hastoy dans l’exercice du tir au but, Dyllin Leyds est très efficace et réalise un sept sur sept en deux matchs.

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