Midi Olympique

Augry, l’étonnante trajectoir­e

LE TROISIÈME LIGNE AILE, QUI RETROUVERA JEUDI SON ANCIENNE ÉQUIPE, A UN PARCOURS PARTICULIE­R. IL DOIT BEAUCOUP À FLORENT WIECZOREK.

- Par Pablo ORDAS

Àquoi ça tient une carrière pro ? Parfois, à un coup de pouce du destin, qui fait qu’un rêve peut devenir réalité. Pour Simon Augry, c’est une rencontre avec Florent Wieczorek qui a changé sa vie de joueur. Retour plusieurs années plus tôt. Gamin de l’école de rugby de Nieuil l’Espoir, où il joue jusqu’à seize ans, Simon Augry passe ensuite trois saisons au Stade oitevin. Il fait ses premiers pas en équipe une, en Fédérale 3, à tout juste 18 ans. Le jeune homme est alors à des années-lumière du monde profession­nel. « Un jour, Florent Wieczorek, qui a porté les couleurs de Poitiers, est venu voir un match où je jouais avec d’anciens coéquipier­s à lui, racontet-il aujourd’hui. Il entraînait Albi et m’a alors fait signer un contrat de deux ans. Si je n’avais pas eu la chance de le croiser, je jouerais peut-être à Niort en Fédérale 1. »

CHAMBRÉ POUR SON COUSSIN

S’il a découvert les exigences du haut niveau du côté du SCA, c’est à Montauban que Simon Augry a véritablem­ent passé le cap du monde profession­nel et, au passage, réalisé son rêve. « Je ne pense pas avoir pris le chemin le plus facile, se marre-t-il. Poitiers n’est pas un endroit très rugby, c’est difficile de se faire remarquer quand tu es jeune. Après, j’y ai toujours un peu cru. Ce petit coup de pouce du destin m’a permis de franchir ce palier. »

En cinq saisons du côté de Sapiac, le troisième ligne a emmagasiné une précieuse expérience pour son jeune âge, puisqu’il a disputé 54 rencontres (43 titularisa­tions). « Je le suivais depuis un an ou deux, avoue Matthew Clarkin, qui est entré en contact avec lui tôt dans la saison dernière. J’aimais bien son profil. » Montauban souhaitait le prolonger. Mais Augry a voulu attendre. Choix payant. Lorsque le BO a engagé les discussion­s, il n’a pas hésité. « Biarritz, c’est une équipe que je regardais lorsque j’étais petit, se souvient-il. Pour l’anecdote, le premier maillot de rugby que ma mère m’a acheté était celui du BO avec le drapeau basque. Elle en a fait mon coussin de bus. Alors pour le premier déplacemen­t, lorsque je l’ai sorti, je me suis fait chambrer… »

AUGRY : « LES ULTRAS M’ONT DIT DE NE PAS MARQUER »

À présent,Augry va connaître une semaine particuliè­re, puisqu’il va retrouver, jeudi, son ancienne équipe. « Il y a un peu d’excitation, avoue-t-il. J’ai hâte de voir ce que ça fait de jouer à Sapiac, en tant qu’adversaire. D’autant qu’on se chambre avec mes anciens partenaire­s depuis un moment. » Les Ultras Sapiac, taquins, sont aussi entrés dans la danse. « Ils m’ont envoyé un message pour me dire de ne pas marquer, jeudi, si je joue »,

rigole-t-il.

Au vu de son bon début de saison, il y a de fortes chances pour que le garçon de 25 ans soit du voyage dans le Tarn-et-Garonne. Depuis la rentrée, il a disputé les cinq matchs du BO (trois titularisa­tions), marqué un essai et livré une solide prestation, d’entrée, face à Oyonnax. « Il amène déjà une plus-value et j’espère qu’il va continuer ainsi, avance Clarkin. Avec le départ de Mathieu Hirigoyen, nous avions besoin de son profil. Simon peut apporter sur le secteur aérien mais il est aussi très efficace dans les zones de contact ou sur les plaquages. »

Un flanker complet qui, jeudi soir, essayera de jouer un mauvais tour à son ancien club.

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