Le Bec SDF !
LE DOYEN DES CLUBS UNIVERSITAIRES FRANÇAIS VA-T-IL DEVOIR CESSER SON ACTIVITÉ ? L’INQUIÉTUDE EST RÉELLE.
Depuis des lustres, le Bec (Bordeaux Étudiant Club) trimballe une image de club extravagant de l’intérieur mais plutôt discret à l’extérieur. Pourtant, l’année de ses 125 ans, la structure universitaire la plus ancienne du pays vit une situation abracadabrante qui la place malgré elle sous les feux de la rampe. Depuis début décembre, le Bec disposait d’une AOT (autorisation d’occupation temporaire) de ses installations sur le domaine universitaire de Rocquencourt. S’abritant derrière le constat de dangerosité supposée des lieux (le référé du club a été rejeté), l’Université de Bordeaux a pris la décision de ne pas renouveler l’AOT et de fermer le club-house et ses annexes dont le trinquet. Une décision qui impacte plus ou moins les 15 sections et leurs quelque 2 000 adhérents. Un club de Régionale 1 fort de 260 licenciés, autonome dans toutes les catégories, se retrouve ainsi à la rue. Pour le premier match à domicile, le président (ex-joueur) Éric Lanau tout juste nommé à la succession de Jean-Marie Birbis se serait volontiers passé d’un tel « cadeau » d’arrivée. Il a dû recevoir l’équipe adverse de Grenade et ses supporters en extérieur où les dirigeants avaient dressé des palettes en guise de tables. Heureusement, il faisait soleil mais l’hiver se profile, et la situation ne saurait se prolonger ainsi sans mettre en grand péril l’activité du vénérable club bordelais.
PAS DE SOLUTION À BORDEAUX
Nouveau président du Bec omnisports, Jean-Marie Birbis ne cache pas son inquiétude : « Nous n’avons plus de clubhouse, plus de lieux de vie et cela nous met en grandes difficultés. C’est intenable et nous jouons la survie de quelques sections car le centre de loisirs a fermé ainsi que le trinquet. Le rugby est notamment confronté à une énorme difficulté pour accueillir les gens avant ou après les matchs. » Et comme si la « sanction » ne suffisait pas, le club doit désormais s’acquitter du prix de la location des terrains jusque-là mis gratuitement à sa disposition. Du côté de la Mairie de Bordeaux le verdict est tombé : Il n’y a pas de bâtiment en capacité d’accueillir un clubhouse.
Ce vendredi 7 octobre, une réunion est prévue avec le président de l’Université Dean Lewis au cours de laquelle Jean-Marie Birbis espère faire le point sur une situation très sensible et trouver des solutions convenables pour y remédier. L’année de son 125e anniversaire, le Bordeaux Étudiant Club tremble sur sa base, mais cette fois il n’a pas l’intention de faire rire.