La nécessité de l’optimisme
Notre vécu a été occupé par la disparition de la Reine Élisabeth, la dernière reine ? Et la petite mort du roi Roger Federer. On risque, de ce fait, de se laisser aller vers une nostalgie, en regrettant la disparition, aussi, de notre rugby d’antan. Le maillot est avant tout le support publicitaire des sponsors, de même la fidélité à son club n’existe véritablement plus que chez les supporters. Pourtant, les stades nous sont maintenant accessibles, nous nous embrassons de nouveau et à bas les masques ! Et puis malgré tous les dangers qui nous menacent, croire à un futur heureux, c’est la clef pour une bonne santé psychologique. Quand quelqu’un doute, avec un présent douloureux, il faut toujours s’appuyer sur les processus d’anticipation qui protègent. Tais-toi un peu, le psy et allons plutôt vers notre préoccupation à la vision des matchs du championnat. Nous avons toutes et tous les yeux de Chimène pour notre pépite Dupont et nous craignons sans cesse un plaquage, viril mais correct, horreur ! à retardement et quand il se retrouve enfoui sous un tas de joueurs nous avons hâte qu’il émerge. De même pour tous les potentiels élus au rendez-vous de 2023 qui devrait nous transporter au 7e ciel. Outre cette menace des blessures, il existe aussi la pression publicitaire, incontournable mais qui bouffe de l’énergie. Aussi, si par exemple, il est un peu moins performant, lui et les autres, pas besoin d’en rajouter car l’auto critique fait partie de la panoplie des champions. Lors de la belle soirée des oscars du Rugby, le 18 septembre, remarquablement présentée au demeurant, nous avons eu notamment le meilleur joueur du monde, Dupont encore, Léo Coly, meilleur joueur de Pro D2, depuis en Top 14 et possiblement en marche vers une carrière à la Dupont et puis le meilleur joueur du championnat, et notre champion ne pouvait être cumulard et c’est donc le redoutable anglais Zach Mercer qui risque de nous faire des misères lors de l’épreuve. En ce début d’automne, j’ai eu le plaisir d’échanger à Bruxelles, avec Jacques Borlée. On sait les incroyables succès olympiques et aux championnats mondiaux de ses enfants, sa fille, ses jumeaux et le petit dernier qui marche, à grands pas, vers la même carrière que ses aînés. Richesse du débat : coach ou entraîneur, place du préparateur mental, apport de la sophrologie, rôle des parents. On espère un compte rendu. Une notion que l’on partage : « Voilà, dit-il, un entraîneur qui, en vidéo, montre à ses joueurs, les 80 fautes commises dans un match et qui termine par, demain entraînement à 8 heures ! » Cela est une erreur manifeste car elle culpabilise et accroît l’anxiété de nonperformance. On doit plutôt positiver et on a tout à gagner par une attitude de soutien empathique et bienveillante. Il faudrait aussi, si c’est possible, rompre avec les stéréotypies déclaratives : « Je dois tout à l’équipe… » D’ac, un peu à ton talent, non ? Ainsi Iturria est somptueux à la touche et cela participe beaucoup à la défaite de La Rochelle. Autre marronnier : « On a perdu mais on se remet au travail » D’ac mais ça fait ch… aussi. Les journalistes, allez, un effort et obtenez des avis différenciés. Ce qui ressort du débat avec les spécialistes interdisciplinaires intervenant dans le domaine sportif c’est donc la nécessité de l’optimisme porteur d’espérance et, j’y reviens, la force de la tendresse et de l’empathie. Alors, on y croit tous et toutes avec eux. Bonne suite et à bientôt.