Midi Olympique

Quand c’est l‘homme qui est visé...

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Quand c’est l’homme qui est visé et non pas la fonction d’arbitre, ce n’est pas la même chose. En l’occurrence, lors de ce Montde-Marsan-Oyonnax, c’est mon nom de famille qui a été lié à des injures. On a beau essayer de passer outre, il est impossible de faire abstractio­n quand une partie du stade hurle la même chose et que cela vous revient logiquemen­t aux oreilles. Pourtant, je n’avais pas subi d’insultes durant la rencontre avant cette dernière action. Cela m’a encore plus surpris puisqu’on jouait les dernières secondes d’une rencontre qui était déjà pliée avant même la transforma­tion du demi d’ouverture oyonnaxien.

D’ailleurs, quand on dit qu’aujourd’hui, les joueurs discutent de plus en plus des décisions arbitrales, ce ne fut pas du tout le cas lors de ce duel. Les trente acteurs m’ont toujours respecté et n’ont jamais dépassé les limites. Lorsque j’ai compris ce qui était crié, j’ai préféré ironiser avec le porteur d’eau aindinois, c’était une manière de passer outre ce que j’entendais. Mais c’est très difficile quand vous entendez de tels propos.

Je n’ai pas envie de dire « heureuseme­nt », mais quand vous êtes arbitre, vous êtes habitué à entendre des paroles déplacées du public, qui cherche plutôt à faire pencher la balance du côté des leurs plutôt qu’à viser l’homme coloré au milieu de la pelouse.

Loin de moi l’idée de faire une généralité. D’autant plus qu’aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, tout prend une autre dimension. Je ne mets pas tous les supporters montois dans le même bateau. Lors de cette rencontre, c’est une petite partie du Stade André-et-Guy-Boniface qui m’a visé.

Avec mon expérience, j’ai facilement réussi à complèteme­nt oublier, ou presque, cet épisode une fois le coup de sifflet final donné. Quatre jours plus tard, le manager landais, Patrick Milhet m’a appelé pour s’excuser. Il m’a présenté des excuses au nom de son staff, son équipe et l’ensemble du club de Mont-deMarsan. J’ai apprécié la démarche. Malgré cet évènement peu glorieux, je n’ai aucun problème avec les Montois, bien au contraire. Ce serait avec un grand plaisir que j’officierai lors d’une rencontre à laquelle participen­t les Landais. La semaine suivant ces insultes, j’étais à la touche lors de Rouen-Agen. Je n’ai senti aucun changement dans mon comporteme­nt, et c’est ce que je voulais. Quand vous êtes un arbitre, il faut savoir prendre énormément de recul et passer rapidement à autre chose. Ce fut le cas ici pour ma part. Néanmoins, quand c’est l’homme qui est visé… c’est toujours un peu plus délicat.

 ?? ?? LORS DE LA QUATRIÈME JOURNÉE DE PRO D2, FLAVIEN HOURQUET A ÉTÉ VISÉ PAR DES INSULTES DE LA PART D’UNE PARTIE DU PUBLIC MONTOIS. DEUX SEMAINES APRÈS CET INCIDENT, IL SE LIVRE.
LORS DE LA QUATRIÈME JOURNÉE DE PRO D2, FLAVIEN HOURQUET A ÉTÉ VISÉ PAR DES INSULTES DE LA PART D’UNE PARTIE DU PUBLIC MONTOIS. DEUX SEMAINES APRÈS CET INCIDENT, IL SE LIVRE.

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