Tiens, revoilà Iturria

Auteur d’une prestation monumentale il y a un peu plus d’une semaine lors du succès face à La Rochelle, le troisième ligne de Clermont Arthur Iturria est subitement revenu sur le devant de la scène. Du moins du côté du grand public puisque, pour les supporters auvergnats, le capitaine de l’ASMCA - malgré quelques blessures - est souvent resté exemplaire à leurs yeux... Toujours est-il que d’un coup, il est (re)devenu une option plus que crédible pour le XV de France, qui sera notamment privé de son flanker à tout faire, François Cros, lors de la prochaine tournée d’automne. C’est logique, vu le niveau actuel du joueur, mais cela ne manque pas de nous ramener quelques années en arrière. Entre 2017 et 2019, l’intéressé avait cumulé quinze sélections dont il s’était imposé comme un cadre. Yannick Bru en était tombé amoureux, lui qui a poussé pour son replacement en troisième ligne, et Iturria avait continué sur sa lancée sous l’ère Brunel. À l’époque, il était présenté comme l’archétype de l’avant ultra-moderne, complet, à la fois mobile et adroit. En clair, le Clermontois - qui n’avait que 25 ans en 2019 - était là pour un bail. La question de son avenir chez les Bleus ne se posait même pas... Et vous en voulez un autre qui était peu ou prou présenté de la même manière ? Il s’agit là aussi d’un deuxième ou troisième ligne (une polyvalence qui entrait totalement dans la modernité évoquée), à savoir le Lyonnais Félix Lambey. Lui avait aligné dix capes entre juin 2018 et août 2019. Lui aussi, à chaque fois qu’on se rendait sur un rassemblement ou un match du XV de France, nous était vendu comme le joueur « en vogue » à son poste, celui qui serait incontournable pour longtemps. Et lui également était âgé de vingt-cinq ans quand il a célébré sa dernière apparition. Et depuis 2019 ? Rien, pas une seule petite virée du côté de Marcoussis. Aux oubliettes, ou presque. Ces deux garçons - qui ont toujours tenu une place prépondérante dans leurs clubs respectifs n’avaient jamais fait partie des premiers choix dans les plans de Fabien Galthié. Juste pour dire que tout peut aller très vite dans ce sport, comme dans d’autres, et qu’il convient de ne pas asséner de conclusions trop hâtives. Même si Iturria, en l’occurrence, voudrait sûrement bien remonter un peu le temps.