Midi Olympique

« J’espère que nous n’aurons pas besoin de deuxième dose ! »

THOMAS DARRACQ (Sélectionn­eur entraîneur du XV de France Féminin) MALGRÉ LA LARGE VICTOIRE, LE TECHNICIEN CONCÈDE QUE SON ÉQUIPE, ENCORE JEUNE, A PEINÉ À PRENDRE LA MESURE DE L’ÉVÈNEMENT.

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Que retenez-vous de ce premier match ?

La victoire d’abord, le bonus ensuite, avec 40 points marqués mais encore plusieurs occasions manquées. Je retiens égale- ment beaucoup de fautes de main, un jeu qui a eu du mal à se lancer, avec des filles qui, je trouve, ont encore eu du mal à se libérer. Après, cette victoire est une vraie satisfacti­on parce qu’il s’agit d’un premier match de Coupe du monde et que l’on savait que l’évènement allait peser sur l’état des filles et la jeunesse de certaines. Malgré tout, on avait essayé de le préparer mais c’est comme ça.

Est-ce que ce match vous rassure avant d’affronter l’Angleterre ?

Il ne rassure pas. Je pense que cela va faire du bien à l’équipe de marquer autant d’essais mais le match nous laisse de la frustratio­n parce que le potentiel de l’équipe n’est pas encore exploité. On aurait pu marquer plus. En revanche la victoire fait du bien au moral du groupe, cela va ancrer certaines choses. Mais on va encore devoir débloquer certai- nes choses pour marquer ces essais qui semblaient tout faits.

Cela vient du contexte ?

C’est surprenant car nous n’avions pas eu autant de fautes de main pour notre opposition contre l’Australie, alors que nous avions joué dans des conditions terribles avec de la pluie et du vent. On avait réussi à tenir le ballon, à se faire des passes face à une équipe austra- lienne renforcée par d’excellente­s joueu- ses à VII. Aujourd’hui, on a senti une fé- brilité de la part de certaines joueuses, sûrement à cause de l’enjeu. Ces situa- tions, il faut les vivre. J’espère que c’était le vaccin et que nous n’aurons pas be- soin de deuxième dose !

L’Afrique du Sud a néanmoins offert un niveau de résistance supérieur à celui escompté…

En un an, il y a beaucoup d’équipes qui ont énormément évolué. On l’a vécu à nos dépens contre l’Italie. L’Afrique du Sud avait des filles vraiment costaudes. On avait prévenu les filles que ça allait cogner fort. Aujourd’hui, il ne faut pas regarder le ranking des équipes. Cela ne dit rien de la qualité des équipes. Aujourd’hui, on a été servi sur l’engagement.

Défensivem­ent, le XV de France a tenu bon…

Oui, défensivem­ent c’est bien. On n’aurait pas dû prendre cet essai, mais on s‘est accroché. On peut encore aller chercher les adversaire­s plus haut dans la ligne, mais plus bas au niveau du corps car face à des filles massives, on voit qu’on a plus vraiment d’avantage.

Offensivem­ent, comment expliquez-vous ce trou d’air entre la 17ème et la 60ème minute où vous n’avez pas marqué ?

Malheureus­ement, ce trou d’air est redondant depuis plusieurs matchs. On démarre souvent très bien, puis on rate quelques occasions, on manque de patience près des lignes et derrière, la confiance s’étiole, on commence à déjouer, on fait des en-avants et des erreurs…

Il manque encore beaucoup de choses pour affronter l’Angleterre ?

Ce sera un match complèteme­nt différent. La semaine sera très particuliè­re, l’effectif va réagir différemme­nt. Ce sera aussi un autre jeu, on sait qu’on devra maîtriser des points précis contre elles. Ce sera un autre match, et quelque part le statut d’outsider nous va plutôt bien car nous n’avons pas encore cette maturité pour assumer la maîtrise totale d’un match.

Propos recueillis par S.V. à Auckland.

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