Midi Olympique

Juan Imhoff : place au prédateur ultime

JUAN IMHOFF - AILIER DU RACING 92 DE RETOUR DU RUGBY CHAMPIONSH­IP, IL DISPUTERA À BORDEAUX SON PREMIER MATCH DE LA SAISON. GARE, LE CHASSEUR D’ESSAIS EST DE RETOUR…

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Samedi soir, à Bordeaux, Juan Imhoff sera de retour dans le 15 majeur du Racing et c’est un évènement en soi. Car l’enfant de Rosario, qui terminera sa carrière au printemps 2024, a beau être âgé de 34 ans, il est aussi le deuxième meilleur marqueur d’essais de la coupe d’Europe (33 essais contre 41 pour Chris Ashton) et le finisseur le plus prolifique de l’immense histoire du Racing, avec 71 essais aplatis depuis 2012, en championna­t. Ca vous classe un bonhomme, n’est-ce pas ? Et ça explique aussi pourquoi l’ailier des Pumas, qui vient de terminer le Rugby Championsh­ip et qui disputera dans quelques mois sa troisième Coupe du monde, reste le numéro 1 du poste dans les Hautsde-Seine malgré le talent évident de Donovan Taofifenua, Enzo Benmegal, Louis Dupichot ou les récentes arrivées en banlieue parisienne de Christian Wade et Asaeli Tuivuaka, le tank fidjien. Pour tout dire, Imhoff est plus que nul autre joueur habité par un instinct de tueur, un sixième sens de finisseur et à ce sujet, voici ce qu’il nous contait récemment : « Au fil de ma carrière, certaines personnes m’ont dit qu’il existait des similitude­s entre mon comporteme­nt et celui des grands attaquants du football, qui cherchent sans arrêt à marquer des buts. Pour beaucoup de monde, l’agressivit­é n’existe que dans les impacts ou le plaquage… Mais à mes yeux, l’agressivit­é du marqueur est tout aussi réelle et près des lignes, tu dois te transforme­r ; en approchant de l’en-but, tu deviens un autre homme, un homme qui cherche à frapper. »

UN AILIER QUI « DÉZONE »

Cette quête de l’essai habite Juan Imhoff depuis qu’il est enfant et d’aussi loin qu’il s’en souvienne, le bonheur de marquer a pour lui toujours été addictif : « En fait, je cherche ça depuis que je suis gosse. Quand je marque un essai, je pense aussitôt au suivant. Je me souviens qu’un jour à Castres, les avants avait déroulé un maul magnifique : je m’étais greffé au truc et c’est moi qui avait aplati. C’est moche mais ça compte ! » Pour satisfaire cette soif inextingui­ble, Juan Imhoff bouge beaucoup sur un terrain de rugby, déserte souvent sa ligne, dézone un maximum et va chercher parfois l’intérieur de Finn Russell, parfois l’épaule forte de Gaël Fickou : « Le vrai job du chasseur d’essais, concluait-il à ce sujet, c’est de marquer les créateurs où qu’ils se déplacent. Au Racing, je sais ce qu’ils vont faire et j’essaie d’anticiper le coup. » Dès lors, Imhoff frappera-t-il à Chaban ?

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