Vous reprendrez bien une pression ?
MALMENÉS À AGEN, LE STADE AURILLACOIS VA DEVOIR RÉAGIR FACE À MONTAUBAN QUI AURA, LUI AUSSI, QUELQUES ENVIES DE REVANCHE.
Comme après chaque entame de bloc, le Stade aurillacois se retrouve en difficulté. Fin août, les hommes de Roméo Gontineac prennent une petite fessée à Mont-deMarsan, faute d’une discipline en berne sans compter des absences coupables sur le plan défensif et des lancers en touche qui alertaient déjà. La semaine dernière, à Agen, rebelote. Mais cette fois, on va y ajouter l’absence de combat et là, ça pique un poil plus ! Pourquoi ? Comment ? La faute à qui, à quoi ? Autant de questions que se sont posées joueurs et staff cette semaine. Au-delà de la défaite et de l’analyse vidéo, il a fallu une grosse prise de conscience cette semaine. « Quand tu subis dans les duels, quand tu perds tous tes duels, il faut au moins sortir sur un point fort. C’était le cas jusqu’à maintenant sur un coup le collectif défensif, une autre fois le jeu au pied, la conquête… Là, ce n’était pas le cas. À Agen, on s’est fait chahuter dans tous les secteurs. »
Et faute de combattants, « car nos avants se sont fait laminer dans ce secteur », le Stade aurillacois n’a pas su réagir. Une première quand on sait que c’est l’un des points forts de la bande à Didier Tison depuis un petit moment déjà. « On peut admettre de tomber sur plus fort que soi, c’est humain », précise le technicien roumain. « Après, il faut savoir donner des signaux, celui de se battre, celui de dominer son adversaire. Mais là, ce n’était pas le cas. »
OBLIGÉS DE RÉAGIR
Des Aurillacois qui vont à nouveau être dans l’obligation de réagir. Et ils auront fort à faire face à des Montalbanais également blessés après leur défaite à la maison face à Biarritz, face à un certain Lucas Seyrolle qui connaît parfaitement la maison rouge et bleu, « les annonces et le patois local, souriait presque jaune le coach. Il faudra bien sûr que l’on soit attentif à nos liaisons ». Le duel avec Giorgi Kartvelishvili s’annonce intéressant, mais pas que ! Et parce que Montauban est fort sur les fondamentaux, sur l’occupation au pied…
Pour autant, le plus important, « c’est nous », martèle Roméo Gontineac. Toute la semaine à travailler, rabâcher les mots et les gestes pour limiter les déchets. Le Stade aurillacois doit être convaincu dans son jeu, être rigoureux dans tous ses gestes, dans sa conquête et dans tout ce qu’il propose en général. Une fois que toutes les planètes sont alignées, c’est tellement plus simple !
Tout un peuple aimerait d’ailleurs que ce soit plus simple, souhaite revoir un Stade qui avance à l’unisson. Malheureusement ou heureusement, soyons positifs, le Stade aurillacois reste un groupe de défis, qui aime visiblement la pression. « On l’a tout le temps la pression. Il n’y a pas un jour, une seconde où nous n’avons pas la pression », confirme un coach qui attend des siens de la révolte, de la folie, de la mesure, de l’audace… Allez patron, c’est la mienne !
Cette équipe de Massy a développé un grand paradoxe. Elle figure parmi les formations les moins pénalisées de la division, avec une moyenne avoisinant les dix fautes par match sifflées contre elle. C’est très peu pour une lanterne rouge censée subir l’intensité du championnat. A contrario, quand elle commet des fautes, il arrive qu’elle sorte complètement du cadre et subisse de lourdes décisions arbitrales. C’est ainsi que lors de ses deux dernières sorties, à la maison contre Provence et à l’extérieur à Carcassonne, touchée deux fois par des exclusions définitives, elle a été contrainte de se recroqueviller sur elle-même en fin de partie, et de défendre ses avantages en situation d’infériorité numérique. C’est formidable, parce que cela fonctionne. Que ce soit à treize contre quinze face à Provence (23-21), ou à quatorze contre Carcassonne (17-20), la victoire est tombée à la fin. Massy s’est illustré dans le danger lors de ces deux fins de matchs désavantageuses par une capacité défensive tout à fait surprenante, par le fait de sa répétition immédiate. « Si on doit finir tous nos maths à quatorze pour les gagner, je signe tout de suite, a réagi leur entraîneur des avants Julien Maréchal. Mais cela va finir par nous péter à la figure. C’est un travers que l’on doit corriger. À chaque fois que l’on a pris des cartons, ce sont pour des fautes cyniques, qui sont la conséquence de notre très grande envie. On est prévenu, et il n’y a pas de grand discours à faire làdessus. Nous sommes déjà très disciplinés, nous devons devenir exemplaires. »
UN DEGRÉ D’EXIGENCE
Dans la construction de cette équipe, à mesure de son avancée, la préoccupation de cette exemplarité devient essentielle. Les Massicois ont déjà franchi bien des barrières depuis le démarrage de ce championnat et leur entrée en matière très insuffisante contre Rouen. Leur volonté offensive leur avait déjà ouvert des portes, contre Nevers et Aurillac, malgré les défaites. Face à Provence et Carcassonne, ils ont construit leurs succès de main de maître, en imposant leurs vues dans le grand champ. Par les retours d’une bonne partie des quatorze joueurs qui ont garni l’infirmerie, tout en restant fidèles à ses principes de jeu malgré son classement délicat, l’équipe de l’Essonne s’est affirmée toujours un peu plus à chacune de ses prestations. « Les joueurs valident les contenus, se félicite Julien Maréchal. Nous progressons toujours, c’est l’essentiel. Ils doivent conserver ce degré d’exigence. Ce week-end, nous allons rencontrer une équipe de Béziers qui voudra sans doute nous bloquer chez nous et provoquer nos fautes. Nous devrons être très propres dans nos relances et les zones de soutiens pour insuffler notre rythme au match. Et pour le tenir jusqu’au bout, le mieux serait de rester à quinze jusqu’au terme des débats. »