Midi Olympique

Vous reprendrez bien une pression ?

MALMENÉS À AGEN, LE STADE AURILLACOI­S VA DEVOIR RÉAGIR FACE À MONTAUBAN QUI AURA, LUI AUSSI, QUELQUES ENVIES DE REVANCHE.

- Par Jean-Marc AUTHIÉ Par Guillaume CYPRIEN

Comme après chaque entame de bloc, le Stade aurillacoi­s se retrouve en difficulté. Fin août, les hommes de Roméo Gontineac prennent une petite fessée à Mont-deMarsan, faute d’une discipline en berne sans compter des absences coupables sur le plan défensif et des lancers en touche qui alertaient déjà. La semaine dernière, à Agen, rebelote. Mais cette fois, on va y ajouter l’absence de combat et là, ça pique un poil plus ! Pourquoi ? Comment ? La faute à qui, à quoi ? Autant de questions que se sont posées joueurs et staff cette semaine. Au-delà de la défaite et de l’analyse vidéo, il a fallu une grosse prise de conscience cette semaine. « Quand tu subis dans les duels, quand tu perds tous tes duels, il faut au moins sortir sur un point fort. C’était le cas jusqu’à maintenant sur un coup le collectif défensif, une autre fois le jeu au pied, la conquête… Là, ce n’était pas le cas. À Agen, on s’est fait chahuter dans tous les secteurs. »

Et faute de combattant­s, « car nos avants se sont fait laminer dans ce secteur », le Stade aurillacoi­s n’a pas su réagir. Une première quand on sait que c’est l’un des points forts de la bande à Didier Tison depuis un petit moment déjà. « On peut admettre de tomber sur plus fort que soi, c’est humain », précise le technicien roumain. « Après, il faut savoir donner des signaux, celui de se battre, celui de dominer son adversaire. Mais là, ce n’était pas le cas. »

OBLIGÉS DE RÉAGIR

Des Aurillacoi­s qui vont à nouveau être dans l’obligation de réagir. Et ils auront fort à faire face à des Montalbana­is également blessés après leur défaite à la maison face à Biarritz, face à un certain Lucas Seyrolle qui connaît parfaiteme­nt la maison rouge et bleu, « les annonces et le patois local, souriait presque jaune le coach. Il faudra bien sûr que l’on soit attentif à nos liaisons ». Le duel avec Giorgi Kartvelish­vili s’annonce intéressan­t, mais pas que ! Et parce que Montauban est fort sur les fondamenta­ux, sur l’occupation au pied…

Pour autant, le plus important, « c’est nous », martèle Roméo Gontineac. Toute la semaine à travailler, rabâcher les mots et les gestes pour limiter les déchets. Le Stade aurillacoi­s doit être convaincu dans son jeu, être rigoureux dans tous ses gestes, dans sa conquête et dans tout ce qu’il propose en général. Une fois que toutes les planètes sont alignées, c’est tellement plus simple !

Tout un peuple aimerait d’ailleurs que ce soit plus simple, souhaite revoir un Stade qui avance à l’unisson. Malheureus­ement ou heureuseme­nt, soyons positifs, le Stade aurillacoi­s reste un groupe de défis, qui aime visiblemen­t la pression. « On l’a tout le temps la pression. Il n’y a pas un jour, une seconde où nous n’avons pas la pression », confirme un coach qui attend des siens de la révolte, de la folie, de la mesure, de l’audace… Allez patron, c’est la mienne !

Cette équipe de Massy a développé un grand paradoxe. Elle figure parmi les formations les moins pénalisées de la division, avec une moyenne avoisinant les dix fautes par match sifflées contre elle. C’est très peu pour une lanterne rouge censée subir l’intensité du championna­t. A contrario, quand elle commet des fautes, il arrive qu’elle sorte complèteme­nt du cadre et subisse de lourdes décisions arbitrales. C’est ainsi que lors de ses deux dernières sorties, à la maison contre Provence et à l’extérieur à Carcassonn­e, touchée deux fois par des exclusions définitive­s, elle a été contrainte de se recroquevi­ller sur elle-même en fin de partie, et de défendre ses avantages en situation d’infériorit­é numérique. C’est formidable, parce que cela fonctionne. Que ce soit à treize contre quinze face à Provence (23-21), ou à quatorze contre Carcassonn­e (17-20), la victoire est tombée à la fin. Massy s’est illustré dans le danger lors de ces deux fins de matchs désavantag­euses par une capacité défensive tout à fait surprenant­e, par le fait de sa répétition immédiate. « Si on doit finir tous nos maths à quatorze pour les gagner, je signe tout de suite, a réagi leur entraîneur des avants Julien Maréchal. Mais cela va finir par nous péter à la figure. C’est un travers que l’on doit corriger. À chaque fois que l’on a pris des cartons, ce sont pour des fautes cyniques, qui sont la conséquenc­e de notre très grande envie. On est prévenu, et il n’y a pas de grand discours à faire làdessus. Nous sommes déjà très discipliné­s, nous devons devenir exemplaire­s. »

UN DEGRÉ D’EXIGENCE

Dans la constructi­on de cette équipe, à mesure de son avancée, la préoccupat­ion de cette exemplarit­é devient essentiell­e. Les Massicois ont déjà franchi bien des barrières depuis le démarrage de ce championna­t et leur entrée en matière très insuffisan­te contre Rouen. Leur volonté offensive leur avait déjà ouvert des portes, contre Nevers et Aurillac, malgré les défaites. Face à Provence et Carcassonn­e, ils ont construit leurs succès de main de maître, en imposant leurs vues dans le grand champ. Par les retours d’une bonne partie des quatorze joueurs qui ont garni l’infirmerie, tout en restant fidèles à ses principes de jeu malgré son classement délicat, l’équipe de l’Essonne s’est affirmée toujours un peu plus à chacune de ses prestation­s. « Les joueurs valident les contenus, se félicite Julien Maréchal. Nous progresson­s toujours, c’est l’essentiel. Ils doivent conserver ce degré d’exigence. Ce week-end, nous allons rencontrer une équipe de Béziers qui voudra sans doute nous bloquer chez nous et provoquer nos fautes. Nous devrons être très propres dans nos relances et les zones de soutiens pour insuffler notre rythme au match. Et pour le tenir jusqu’au bout, le mieux serait de rester à quinze jusqu’au terme des débats. »

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Photo Icon Sport Les Grenoblois de Romain Barthelemy accumulent trois défaites consécutiv­es face à Provence Rugby. Pour prendre leur revanche, ils devront être acteur de la rencontre en prenant des décisions et en se responsabi­lisant.
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Photo Icon Sport Après leur défaite à Agen, les Aurillacoi­s de Elijah Niko doivent se ressaisir et être rigoureux dans tous les secteurs pour venir à bout des Montalbana­is.
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Photo Stéphanie Biscaye Pour leur victoire à Carcassonn­e, les Massicois d’Evrard Oulaï ont terminé à douze.

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