Midi Olympique

Urdapillet­a : le « Maestro » est éternel

BENJAMIN URDAPILLET­A - OUVREUR DU CASTRES OLYMPIQUE À PEINE REVENU DU RUGBY CHAMPIONSH­IP, LE NUMÉRO 10 DU CO A LIVRÉ UNE PRESTATION DE HAUTE VOLÉE CONTRE L’AVIRON.

- Par David BOURNIQUEL david.bourniquel@midi-olympique.fr

Le temps ne semble pas avoir de prise sur lui. À 36 ans bien sonnés, Benjamin Urdapillet­a a prouvé samedi en fin d’après-midi qu’il était encore et toujours l’un des meilleurs ouvreurs du championna­t. La victoire des Tarnais face à Bayonne, nette mais qui mit longtemps à se dessiner, doit beaucoup au stratège argentin. Dans son style sobre, il a su parfaiteme­nt gérer le jeu des Castrais, inscrivant 22 points à travers un 100 % au pied (5P/5, 2T/2, 1DG/1). Il ne lui manqua que d’aplatir un essai pour réussir le full-house mais l’essentiel est ailleurs avec ce joueur tant son emprise sur le jeu de son équipe est flagrante. C’est lui qui permit à Geoffrey Palis d’inscrire le dernier essai grâce à un coup de pied rasant dans le dos de la défense, c’est aussi lui qui sonna la révolte des Castrais en prenant le jeu à son compte au plus fort de la domination des Bayonnais.

L’HOMMAGE DE GRÉGORY PATAT

Grégory Patat, le manager bayonnais, ne pouvait que rendre hommage à celui qui fut le principal bourreau de son équipe plus tôt dans l’après-midi : « Il a été dans son rôle, c’est le rôle des stratèges aux postes de 9 et 10. Dès qu’il nous a sentis un peu moins bien, il a su enfoncer le clou en appuyant là où cela faisait mal. Des pénalités, un drop-goal, un petit rasant… Il fait partie de ces joueurs qu’il faut savoir tenir constammen­t sous pression, sinon ce sont eux qui vous mettent sous une pression folle. Urdapillet­a a pris ses responsabi­lités, c’est un grand leader. » Geoffrey Palis, qui fut à la réception d’un maître coup de pied rasant distillé

par son ouvreur pour pointer le troisième essai des Castrais, louait lui aussi la qualité de la prestation de l’Argentin : « « Benja » a fait du « Benja ». Il a géré le jeu à la perfection et a pris l’animation à son compte. Il a tout enquillé et on a eu bien besoin car on a été défaillant­s dans beaucoup de secteurs, notamment autour des rucks et lors de notre entame de deuxième mi-temps qui n’a pas été bonne. » Fidèle à ses valeurs de compétiteu­rs plein d’humilité, « Urda » ne voulait pas tirer la couverture à lui au moment d’évoquer la qualité de sa prestation et faisait la « fine bouche » : « Je n’ai pas tout réussi, j’ai loupé quelques plaquages, je n’ai peut-être pas fait les bons choix de temps en temps. Bon, bien sûr, je suis content pour les coups de pied, les pénalités et les transforma­tions. Je suis content quand je joue bien mais le plus important c’est la victoire. » On n’oubliera pas, non plus, son maître drop-goal qui mit l’Aviron bayonnais définitive­ment sous l’éteignoir :

« J’avais préparé ce drop-goal. Je savais que les Bayonnais étaient contre le vent. J’ai bien mis les crampons, je me suis touché un peu le visage comme je fais pour les transforma­tions et les pénalités… (rires)

Après j’ai eu de la réussite ! »

Avec son ouvreur, le CO dispose d’une sacrée assurance tout risque et peut voyager, comme on dit dans le jargon…

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Delandhuy ?? Auteur de 22 points et d’un 100 % au pied, Benjamin Urdapillet­a a livré une prestation trois étoiles face à Bayonne. Dans cette forme là, l’Argentin fait très mal.
Photo Aurélien Delandhuy Auteur de 22 points et d’un 100 % au pied, Benjamin Urdapillet­a a livré une prestation trois étoiles face à Bayonne. Dans cette forme là, l’Argentin fait très mal.

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