Midi Olympique

« Avec cette défense, il ne pouvait rien nous arriver »

WILLIAM DEMOTTE - Deuxième ligne du SU Agen CAPITAINE DU SUA POUR LA PREMIÈRE FOIS, SON ÉQUIPE A RÉALISÉ UNE GRANDE PERFORMANC­E, NOTAMMENT DÉFENSIVE, POUR OBTENIR UN EXPLOIT.

- Propos recueillis par Mathieu VICH

Il s’agissait de votre premier capitanat avec le SUA, comment avez-vous accueilli la nouvelle ?

On me l’a dit juste avant l’annonce de la compo d’équipe mardi. Le matin, Bernard m’a prévenu en me disant que je le méritais. Ça a été un moment particulie­r.

Cela a été un honneur. On évolue dans un club où des légendes ont porté haut le capitanat du SUA. Moi-même j’ai joué avec Lionel Mazars ou encore Jalil Narjissi. Des mecs comme ça qui t’entraînaie­nt, quoi.

Quel a été votre discours durant la semaine avec ce nouveau statut ?

J’ai expliqué aux joueurs qu’on était dans le top 6 et qu’on avait une grosse opportunit­é de s’y installer. J’ai aussi dit que si l’on regar- dait le XV de départ, il y avait treize changement­s. Avec des mecs qui ont peu joué. Je leur ai dit « montre à Bernard et montre-toi à toi- même que tu vaux plus qu’un statut de remplaçant ». Là, on ne parlait même plus de rugby. Là, on parlait de la fierté d’être un homme.

On vous suit…

Il y avait tout pour nous ten- dre un piège. Tu vas à Biarritz, dans un hôtel magnifique, la ville l’est également. Tu te sens comme en vacances. Il fallait vraiment que l’on reste dans notre bulle pour prépa- rer le rendez-vous du soir.

Durant ce match, votre équipe a fait preuve d’une belle solidarité. Notamment lorsque le BO parvenait à casser la ligne d’avantage…

J’ai senti une vraie solidari- té, clairement. Mais mardi à l’entraîneme­nt, ça a été pareil. On s’est fait percer deux ou trois fois lorsqu’on préparait le match. Et il y avait toujours un Dorian Bellot, un Iban Etcheverry ou un Matthieu Bonnet pour re- venir et récupérer le ballon. Là, vendredi, le BO a mis un gros volume de jeu. Nous, nous avons su rester en alerte. En tout cas, contrairem­ent au premier bloc, vous avez fait preuve de réalisme. Tout à fait car sur ce match on a quoi : trois, quatre occa- sions ? On en met deux. Et encore, il y en a une que l’on manque au moment d’apla- tir. On les met à la faute dans leur camp, c’est important aussi. D’ailleurs chapeau à notre triangle de derrière qui a toujours fait le bon choix.

Vous passez à treize contre quinze à un quart d’heure de la fin. Avezvous pensé que le match vous échappait ?

Je n’étais plus sur le terrain. Mais dans la semaine, j’ai dit que l’état d’esprit n’était pas négociable. Là, tous les joueurs ont fait l’effort en plus. Malgré les grosses sé- quences que l’on a subies, personne n’a lâché.

Quand on est joueur de rugby, comment vit-on cette dernière action où l’on doit protéger sa ligne pour gagner ?

Déjà ils ont pas mal d’occa- sions, et ils ne passent ja- mais. Je me dis qu’il ne peut rien nous arriver. Quand tu es sur le terrain, il faut rester focus. Toujours en alerte car tu ne veux pas faire la connerie qui te fera perdre. Quand tu es sur le banc, ben tu attends. C’est long. Et puis tu pries pour que tout se déroule bien.

Vous, personnell­ement, comment l’avez-vous vécue, cette dernière action ?

J’avais le palpitant qui mon- tait. Comme si j’étais sur le terrain. À ce moment-là, tu fais tout pour que les étoiles soient alignées. Tu croises les doigts et tout ce que tu peux.

Agen est troisième, qu’est-ce que cela vous inspire ?

Cela fait beaucoup de bien à la tête. Mais en Pro D2, tu perds un match, tu es dixième. Restons concentrés.

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William Demotte (à droite) aux côtés de Zak Farrance (à gauche) connaissai­t son premier capitanat sur la pelouse de Biarritz.
Photo Icon Sport Qu’avez-vous ressenti ? William Demotte (à droite) aux côtés de Zak Farrance (à gauche) connaissai­t son premier capitanat sur la pelouse de Biarritz.

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