Midi Olympique

Béziers se montre réaliste

DANS UN MATCH POURTANT TRES DÉFAVORABL­E, LES BITERROIS ONT REUSSI À LAVER LE REVERS SUBI CHEZ EUX CONTRE COLOMIERS EN PROFITANT DE TOUTES LEURS OPPORTUNIT­ÉS.

- Par Guillaume CYPRIEN

Il est donc possible de prendre le stade Jules Ladoumègue dans un raid éclair mené à la va comme je te pousse. Quel match étonnant les Biterrois ont livré vendredi soir en Ile-de-France ! Poussés par une bande de fadas bien groupés en tribune, qui les premiers ont pris d’assaut l’enceinte massicoise en y organisant une supériorit­é vociférant­e, sifflant le buteur local dans sa première tentative, éructant des « Aqui es Béziers » à chaque moment de bravoure des leurs, les visiteurs du soir se sont imposés dans une cabriole de grande bravoure. Ils ont réussi à maintenir vierge leur en-but durant un pilonnage de six minutes exercé par les Massicois en double supériorit­é numérique. Le carton rouge reçu par leur pilier Giorgi Akhaladze est tombé peu après le jaune de Clément Esteriola, et ils ont pioché en énergie, et se sont envoyés comme des fous, pour combler les espaces durant ce moment à treize.

ARROSEURS ARROSÉS

À ce jeu de la forteresse imprenable, c’est une ironie douloureus­e pour les Massicois, les Biterrois les ont pris à leur propre jeu, eux, qui s’étaient imposés dans des circonstan­ces similaires lors des deux dernières journées. Arroseurs arrosés, en passant dans le camp des attaquants favorisés par ce surnombre, les Francilien­s n’ont pas réussi à trouver la faille à leur tour. Et deux fois pendant ce laps de temps, quand les Méditerran­éens ont obtenu la possession de la balle, dans l’incapacité d’ouvrir dans leur ligne dépeuplée, chacun d’eux a pris la gonfle sous le bras en ramassant pour aller péter. Treize Miura sans aucune autre solution ont gagné dans leur effort répété les deux minutes de confiscati­on de ballon nécessaire pour tenir le coup. C’est vraiment là qu’ils ont posé les bases de leur succès, en doublant cet effort d’un réalisme impitoyabl­e. « Oui, c’était un match à buteurs, et je suis content d’avoir tenu mon rôle », savourait l’ouvreur Romain Uruty. Sous cette pluie intense qui a limité les formes de jeu, son 100 % face aux perches a fait la différence. Ses avants ont fait mieux encore. Au premier quart d’heure de cette partie complèteme­nt dominée par Massy dans l’ordre de l’occupation du terrain adverse, alors que les Francilien­s s’étaient déjà bien dépensés en estocades, ils ont fait de leur première belle prise de balle en touche un maul progressan­t de trente-cinq mètres. Et c’est le bouillonna­nt talonneur Clément Estériola qui a conclu ensuite, le même Estériola qui tout à la fin, alors que Massy lançait sa dernière flèche, est venu gratter un ballon difficile dans le prolongeme­nt de son placage. « Ça fait plaisir, souriait-il jusqu’aux oreilles. On voulait se retrouver après notre échec à la maison contre Colomiers. Un match comme ça sous la pluie, c’était parfait. Il fallait se sortir les tripes. On l’a fait. Notre séance de défense en première mi-temps a pesé, et on a tenu le coup. C’est de bon augure pour la suite ».

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