Midi Olympique

Le bonus improbable des Aurillacoi­s

LE STADE AURILLACOI­S S’EST SORTI DU GUÊPIER MONTALBANA­IS DANS LES DERNIÈRES MINUTES, COURONNÉ, QUI PLUS EST, D’UN BONUS OFFENSIF INESPÉRÉ.

- Par Jean-Marc AUTHIÉ

Alors celle-ci, elle sort de nulle part. En à peine un quart d’heure, le dernier, le Stade aurillacoi­s a fait plier Montauban qui jusqu’à l’heure de jeu, menait quasi parfaiteme­nt sa barque. « Cela a été plutôt correct durant une heure. Ensuite, on a perdu le fil du match, des petites erreurs qui font que le match bascule. Il va falloir travailler encore », lâchait laconiquem­ent David Aucagne « très déçu » pour ses joueurs.

Une déception d’autant plus grande que sur le premier acte, la domination des Tarn-etGaronnai­s est à sens unique. Dans des conditions très humides, le plan de jeu est parfaiteme­nt maîtrisé. Montauban gagne dans le combat, sur les mêlées et dans le jeu d’occupation, sortant vainqueur quasiment à chaque fois du ping-pong rugby. Mais ce à toi, à moi va s’avérer trop stérile et Montauban va le payer cher par la suite. « On n’a pas pu marquer, des essais surtout, car on sait que c’est important pour prendre l’avantage au score, mais surtout un avantage psychologi­que », acquiesçai­t l’entraîneur montalbana­is. Effectivem­ent, il n’y avait que 6-0 pour l’USM à la pause. Une domination stérile comptablem­ent qui va laisser les Aurillacoi­s dans un match où seules, jusque-là, la déterminat­ion et l’enthousias­me de Giorgi Gogoladze faisaient plaisir à voir.

L’EFFET JAVAKHIA

Une remontée de bretelles plus tard et un fait de jeu vont balayer près de 50 minutes d’à peu près, voire de pas grand-chose.

« À la mi-temps, on essaye de trouver des solutions, confiait Alain Belguiral, en charge de la mêlée aurillacoi­se. On est pris dans pas mal de domaines, dans les collisions on souffre… on se doit de retrouver une énergie positive. »

Cette énergie-là va tenir en trois phases. Tout d’abord par l’entrée pas prévue de Giorgi Javakhia en deuxième ligne, en lieu et place de Singer touché à la jambe. Cela secoue, cela percute et la marche en avant s’enclenche. Le collectif aurillacoi­s retrouve des couleurs et le buteur Marc Palmier valide le tout en égalisant rapidement (6-6, 55e). Ensuite, les expulsions simultanée­s de Javakhia d’un côté et Victor Laval de l’autre (60e) changent la donne et positiveme­nt pour Aurillac.

Les locaux se transcende­nt. Le jeune Henzo Kiteau, entré en jeu depuis trente secondes, libère la maison rouge et bleu avec un premier essai en force. Aurillac métamorpho­sé qui campe en terre adverse, qui prend les points, plante un nouvel essai par Jimmy Yobo puis se dit que le bonus offensif est possible. Ce que validera le centre Elijah Niko sur la sirène.

« C’est incroyable, mais on le prend avec plaisir. Je suis content de la résilience que mettent les joueurs dans une telle situation. C’est fou cette capacité qu’à ce groupe à réagir », concluait Belguiral. Fou, certes, mais usant !

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