Voir Chaban... et mourir
Vous nous direz probablement que cela n’a rien de nouveau, de très original ou de tout à fait surprenant. Mais pour quiconque assiste pour la première fois à un match de l’Union Bordeaux-Bègles à Chaban, comme ce fut notre cas samedi soir, l’impression est puissante, exquise et à bien des titres merveilleuse : 25 000 personnes pour une journée ordinaire de Top 14, un public bien plus jeune qu’il ne l’est dans les bastions historiques du rugby français et, globalement, une ambiance de soirée étudiante ou mieux, un prélude à celle-ci… Ainsi, la relative déshérence des Girondins de Bordeaux, conjuguée ces dernières années à la montée en puissance du club de Laurent Marti, ont donc fait du vieux Chaban la nouvelle « place to be » des weekends bordelais et à ce sujet, on ne soulignera jamais assez le pouvoir d’attraction d’un stade en centreville, un outil de développement, de promotion, autrement plus romantique que ne le sont les austères vaisseaux de béton exilés en lointaine périphérie et qui sont désormais l’usage à Lyon, Lille, Nice ou Bordeaux, puisque les footeux au scapulaire jouent, eux, hors des murs de la ville… L’an passé, déjà, l’UBB recensait les plus grosses affluences du Top 14 (311 237) quand son dauphin, Toulouse, comptait 70 000 spectateurs de moins sur la saison. Et malgré le début de saison quelque peu poussif des gonzes de Christophe Urios, malgré ce contexte économique a priori défavorable aux dépenses dites « superficielles », malgré le récent départ vers d’autres cieux de l’une de ses figures médiatiques (Cameron Woki), l’UBB continue de drainer à elle, week-end après weekend, l’équivalent de la population d’une ville comme Biarritz. Franchement ? Ça méritait bien qu’on y accorde quelques lignes…