Midi Olympique

Du Preez, gloire au sale boulot

ARRIVÉ LA SAISON DERNIÈRE, CORNELL DU PREEZ EST DEVENU INDISPENSA­BLE À LA BONNE TENUE DES ROUGE ET NOIR. AUSSI DISCRET QU’ESSENTIEL SUR LE PRÉ, LE TROISIÈME LIGNE, SUD-AFRICAIN DE NAISSANCE, EST UN TRAVAILLEU­R DE L’OMBRE HORS PAIR.

- Par Mathias MERLO

Dans l’ovalie moderne, il reste des hommes de peu de mots. Souvent affublée aux piliers, la descriptio­n sied parfaiteme­nt à Cornell Du Preez. À 31 ans, le flanker s’épanouit dans un rôle d’ouvrier du rugby au sein de la maison au muguet. Dans un environnem­ent passionné, le môme de Port Elizabeth laisse volontiers les lauriers aux autres, préférant éviter les entretiens avec la presse à l’ombre des grands cocotiers blancs : « C’est un homme très discret qui parle avec des actes, a salué Lakafia. Je l’apprécie beaucoup. C’est un joueur avec qui j’aime jouer et partager ces tâches obscures. »

Dans un club, Du Preez est une rareté. Au RCT Campus, joueurs, salariés, dirigeants, vous ne trouverez personne ayant un reproche à faire à l’internatio­nal écossais. Il fait l’unanimité. « Je suis heureux de vous parler de lui, s’est réjoui James Coughlan au moment d’évoquer son protégé. Les gens doivent savoir à quel point c’est un mec bon, exigeant envers lui-même. Il a un comporteme­nt irréprocha­ble dans la vie de tous les jours. Sur le gazon, c’est un facilitate­ur de jeu. Il n’y a pas un compliment plus fort dans ce sport : des mecs brillent grâce à son boulot caché. »

LE COLOSSE AUX « MAINS EN OR »

Pour l’entraîneur chargé de la défense, le gaillard (1,95 m, 115 kg) est l’un des meilleurs à son poste en Top 14. « Ce n’est pas un mec qui a « le muscle sur le muscle » comme d’autres. Mais c’est un dur, un gars qui fait mal. Tu le vois dans les regards adverses : « Oh mon dieu, c’était quoi ça ? » » Avec un exemple en tête ? « Facile, notre succès à l’UBB ! Jalibert vient dans un couloir et là… Boum ! Il n’est pas revenu une deuxième fois ! » Dans la peau d’un ex-Munsterman, la phrase vaut son pesant d’or.

Pourtant, le barbu a connu une adaptation très compliquée sur la Rade, l’an dernier, à l’image du collectif varois : « C’était une nouvelle vie en France, avec une nouvelle forme de management, a justifié l’Irlandais. Il avait l’habitude d’avoir des entraîneur­s anglo-saxons. J’ai connu ça, et on adore le fait que tout soit cadré aux millimètre­s ! Azéma lui a apporté ça. Le tournant, c’est son match à Clermont. Il avait été énorme. Depuis, c’est facile : numéro 6, Cornell Du Preez. Premier nom sur la feuille. Plus une prise de tête (rires). C’est un joueur clef, un élément de luxe pour un staff car c’est un joueur club, sans sélection, et jamais blessé ! »

Mais, que manque-t-il alors à la palette de l’ex-élément d’Edimbourg pour scintiller un peu plus aux yeux de tous ? « Du jeu au pied (rires). Sérieuseme­nt, il n’utilise pas assez ses mains en or. Face aux Sarries (demi-finale de Challenge Cup NDLR), il débloque l’essai de Villière. Il pourrait jouer trois-quarts. Il a une formation exceptionn­elle. Il sait tout faire. C’est juste un joueur de très haut niveau. »

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Photo Icon Sport Cornell Du Preez est un joueur très précieux dans le collectif varois.
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