Midi Olympique

Ervin Muric, le couteau suisse belge

LE BELGE SERA DE NOUVEAU TITULARISE AU CENTRE DE L’ATTAQUE CE WEEK-END

- Par Guillaume CYPRIEN

CONTRE ALBI.

L’ailier Ervin Muric est devenu une sorte d’évidence, à Suresnes, quand sonne l’heure des choix de compositio­n d’équipe. Il a disputé chacune des minutes des six matchs disputés jusqu’à maintenant. Et demain contre Albi, il sera toujours titulaire. Mais au poste de centre, cette fois, comme il fut déjà aligné à Bourgoin. La saison dernière, il avait déjà compilé deux apparition­s au milieu de l’attaque. L’ancien manager Alex Compan le déplaçait dans la ligne en fonction des blessures et de ses besoins tactiques. Conrad Stoltz procède de même avec lui. « Ervin peut casser les lignes n’importe quand et il fait toujours avancer l’équipe, explique le nouveau responsabl­e des troisquart­s francilien­s. Il est fort en défense, costaud, et peut créer des situations par ses très fortes qualités athlétique­s. »

En musculatio­n, avec l’autre centre Clément Proult, ils détiennent tous les records des trois-quarts. En vitesse pure, il tourne aussi à 37 kilomètres à l’heure, comme Proult et l’ailier Alexis Clément. La dimension physique, c’est son truc. Il est d’ailleurs diplômé d’une licence en nutrition, passée à Hartpury en

Angleterre, où il était parti poursuivre son aventure personnell­e. Sa présence physique lui avait même un peu ouvert les portes de la D2 anglaise.

DU FOOT AU RUGBY

Belge de naissance, anglais de nationalit­é également, Ervin Muric a toujours cherché à faire valoir ses qualités physiques dans les hautes sphères sportives. Au football, en Belgique, il avait intégré le centre de perfection­nement d’un club de deuxième division profession­nelle. Au rugby, des potes l’y avaient traîné quand il avait 14 ans. C’était au Luxembourg car il habitait sur la frontière. La Fédération belge avait rapidement rapatrié ce converti dans son centre national d’entraîneme­nt et lui avait signé à Waterloo. À 20 ans, il partait en Angleterre. Cinq années plus tard, lestés de ses 95 kg filant à toute allure, il confesse qu’il dispose encore d’une marge de manoeuvre évidente en terme de gestuelle et d’habileté technique mais quand il s’agit de poser un cadrage débordemen­t suivi d’un gros raffût ou de courir en pression à la poursuite d’un coup de pied, il est complèteme­nt dans son élément. « J’ai plus de sensations en tant qu’ailier, j’y ai joué davantage, estime-t-il. Je sais mieux me placer. Mais au centre, j’aime bien. C’est un défi. J’ai moins de repères mais cela me plaît et ça me permet de développer mon jeu de distributi­on. »

À Suresnes, c’est Guillaume Leleu qui l’avait fait venir la saison dernière. Le responsabl­e de la mêlée francilien­ne, responsabl­e aussi des avants de la Belgique, avait aiguillé vers la France cette flèche filante en quête de voyage. À son palmarès, il comptait déjà ce fameux succès glané contre l’Espagne en 2018, qui avait privé les Espagnols de Mondial. Ce qui fit une polémique pour un début de carrière.

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