Midi Olympique

(Loursac, le médecin du XV de France Féminin N.D.L.R.)

- FRAYEUR À AUCKLAND

Comme nombre d’autres de ses coéquipièr­es qui n’avaient encore jamais voyagé aussi loin, la troisième ligne centre de Grenoble Emeline Gros vit un rêve éveillé :

« C’est la toute première fois que je voyage à l’autre bout du monde. Dès l’arrivée à l’aéroport d’Auckland, j’étais émerveillé­e par les sculptures maories. Et quand on est arrivées en ville, j’ai été frappée par les grands buildings, je n’avais jamais vu ça parce que je sors des montagnes », souriait la joueuse des Amazones, avec ses grands yeux bleus écarquillé­s. Et les paysages ne sont pas les seules choses qui plaisent à la troisième ligne : « Ici, les gens te disent bonjour dans la rue alors que tu ne les connais même pas. Tout le monde a le sourire, c’est vraiment différent de la France ! » Sur le plan sportif, son aventure mondiale n’est pas aussi plaisante. Remplaçant­e face aux Sud-Africaines, Gros n’avait disputé que sept petites minutes et n’avait pas été retenue pour l’Angleterre. Elle s’était attachée, comme les autres joueuses hors groupe, à faire contre mauvaise fortune bon coeur : « Ce n’est pas facile de ne pas être du match. Mais il faut faire passer le groupe devant son ego. C’est comme ça qu’on gagne à 32. »

Ce week-end, « Émeu » sera titulaire en numéro 8 contre les Fidji, profitant ainsi du forfait de Romane Ménager. Lundi, alors qu’elle ne savait pas encore qu’elle allait débuter la rencontre, elle nous confiait ceci : « Il me tarde de jouer. Rien que d’être sur la feuille de match, pour pouvoir prouver ce que j’ai en moi. Ça me tarde vraiment. J’ai envie de montrer mes qualités. » Une opportunit­é que l’Amazone compte saisir, après avoir connu une sacrée frayeur quelques jours après son arrivée à Auckland. Elle raconte : « J’ai des allergies alimentair­es, notamment à la cacahuète. Dès la première semaine, malgré les précaution­s prises par le staff, un serveur a fait une erreur et m’a servi une sauce à la cacahuète. Ça m’a gratté le fond de la gorge, ça a gonflé… Là j’ai pris mes cachets, ça allait mieux mais ensuite j’ai fait une sorte de rush cutané, avec des douleurs au ventre. Et si les cachets n’avaient pas fait effet, j’aurais pu faire un oedème de Quincke. On est partis à l’hôpital avec Romain et on a passé quatre heures aux urgences en surveillan­ce. Mais le lendemain, ça allait beaucoup mieux. » Plus de peur que de mal donc, puisque l’infirmière iséroise a pu tenir sa place pour le premier match. Mais elle ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Même si les robustes Fidjiennes se dressent sur sa route.

S.V.

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