Midi Olympique

Lyon, ou l’art de se compliquer la tâche

BIEN QUE PRÉVENUS, LES LYONNAIS ONT PAYÉ À BIEN PEU DE FRAIS D’AVOIR JOUÉ À L’ENVERS PENDANT UNE HEURE. MAIS L’ESSENTIEL EST LÀ, À SAVOIR UNE TROISIÈME VICTOIRE CONSÉCUTIV­E.

- Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

S’ils avaient de leur propre aveu réussi leur « match référence » sur la pelouse de Montpellie­r, force est de constater que les Lyonnais n’ont pas évolué dans les mêmes standards face à Pau, renouant même pour l’occasion avec les défauts constatés depuis le début de la saison, entre une entame manquée, une touche en souffrance et une défense encore trop friable. « Cela n’a pas été faute de répéter aux joueurs qu’ils allaient disputer un match piège contre une équipe en difficulté, soufflait après coup le manager Xavier Garbajosa. Dans un match décousu, on a donné des occasions aux Palois de nous faire la misère, parce qu’on n’a pas été pragmatiqu­es et qu’on a voulu jouer à la baballe. On n’a pas manqué d’humilité mais de patience et de clairvoyan­ce, en faisant les choses à l’envers. Pourtant, les consignes étaient simples : face à une équipe qui allait défendre à 14 sur le premier rideau, il s’agissait d’abord d’avoir un jeu direct, avec du soutien axial pour assurer la conservati­on et si possible jouer debout. Ce n’est pas vraiment ce qu’on a fait, on a voulu marquer trop vite, et on s’est frustrés… »

BOUQUET FINAL

Force est de constater à ce titre que le meneur de jeu attitré de l’équipe, Baptiste Couilloud, s’est parfois précipité pour écarter le jeu alors que les avancées franches des Taufua, Botha et autres Mayanavanu­a méritaient probableme­nt de ne pas se compliquer la vie plus que cela. Reste que le demi de mêlée a surtout payé (notamment en première période) le manque d’à-propos de ses partenaire­s, davantage préoccupés par l’idée de toucher le ballon que d’assurer le travail de l’ombre. « On était trop placés sur la latéralité, parce que tout le monde était en train de préparer le coup d’après, imageait Garbajosa. Sauf que, surprise, notre porteur de balle avait joué son duel et franchi. Comme nos soutiens étaient trop loin, ils arrivaient en retard, ce qui permettait aux Palois de récupérer le ballon au contest. C’est ce que nous avons essayé de rectifier à la pause… » Des manques qui n’ont pas trop porté à conséquenc­e, la profondeur de banc lyonnaise et la relative faiblesse de l’adversaire évitant au Lou de se faire des sueurs froides, avec trois essais dans les vingt dernières minutes signés Dumortier, Marchand et Tuisova en forme de bouquet final. De quoi assurer l’essentiel, à savoir une troisième victoire consécutiv­e et un retour dans le top 6. « On peut toujours débattre du contenu, mais il ne faut pas non plus bouder notre plaisir, positivait in fine « Garba ». Ce groupe est loin d’être mature, ce genre de match doit le faire grandir. Et au moins, ces matchs serrés nous permettent de ne pas nous emballer et de ne pas nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. » Toujours bon à prendre, à défaut d’un point supplément­aire au classement…

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Photo Icon Sport Jordan Taufua et ses coéquipier­s ne sont pas passés loin de la catastroph­e face aux Palois.

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