Midi Olympique

Un demi-match référence suffit à Nevers

GRÂCE À UNE PREMIÈRE PÉRIODE PARFAITEME­NT MAÎTRISÉE ET UNE DÉFENSE IMPAVIDE SOUS L’ORAGE, LES NEVERSOIS ONT REMPORTÉ UN MATCH DE LA PEUR FACE À DES PROVENÇAUX TROP INCONSTANT­S.

- Par Sébastien CHABARD

Des éclairs stroboscop­iques, des rafales invitant soudain des cohortes de feuilles mortes sur la pelouse, et la pluie tombant à seaux. Comme dans un mauvais film, la météo surligne la dramaturgi­e d’une fin de match qui voit Provence Rugby revenir à portée d’essai transformé de Nevers (16-9). Comme dans un mauvais rêve, le spectre du nul concédé à Biarritz il y a un mois flotte dans les tribunes du Pré-Fleuri. Puis tout se dénoue.

71e minute : pénalité pour les Aixois dans leurs 22 m. Les supporters n’ont pas le temps de se ronger leurs derniers ongles, l’arbitre sanctionne la geste énervée d’un visiteur et retourne la pénalité pour les Neversois. Shaun Reynolds redonne de l’air aux siens, l’orage est passé, et les derniers espoirs de remontée des Provençaux sont noyés. « Tout s’est joué sur ce moment d’indiscipli­ne », débriefe le manager Mauricio Reggiardo. « On était bien revenu dans le match, et quand ils repassent à + 10, on leur remet une piqûre de confiance. Je retiens quand même cette seconde mi-temps, je suis plutôt déçu de la première, où on a été pris dans l’envie et l’énergie. »

En miroir parfaiteme­nt inversé des sentiments, son alter ego neversois Xavier Péméja savoure « la meilleure première mi-temps » de ses joueurs depuis le début du championna­t. Face à leur ancien partenaire Joris Cazenave, maître ès-chandelles offensives, les Usonistes ont notamment remporté la bataille des airs : « Notre troisième rideau a fait un très gros match. On savait que pour battre Aix, il fallait maîtriser le jeu aérien. »

Comme, dans le même temps, l’enchaîneme­nt des séquences met régulièrem­ent l’adversaire à la faute, les Neversois tournent à la pause avec le confort d’un matelas de treize points d’avance. Trop confortabl­e, peut-être : de retour des vestiaires, les joueurs retombent dans les amollissem­ents qui leur ont coûté la victoire à Colomiers une semaine plus tôt. Les pénalités pleuvent, la maîtrise se dilue, la possession s’effiloche. « Il faut qu’on arrive à être plus calmes et à repartir chez eux », pointe le flanker Julien Kazubek. « Ce sera un travail à faire pour préparer le match à Grenoble. »

Comme à Colomiers, la défense neversoise s’est révélée hermétique, gage d’un état d’esprit qui plaît au troisième ligne : « On a montré de la solidarité. Sur ce plan, c’est de mieux en mieux au fil des matchs. On ne lâche pas. On sent qu’on est sur la bonne voie. Notre objectif, c’est toujours la qualificat­ion. »

Remontés à la huitième place, dans le tempo des meilleurs, les Neversois ont désormais besoin d’enchaîner des victoires pour valider les unités de valeur récoltées çà et là. Les deux prochaines rencontres, face à des rivaux dans la course au top 6 (Grenoble puis Vannes), seront les vrais tests de leur capacité à passer d’un demi-match référence à 80 minutes pleines.

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