Midi Olympique

«Je ne veux pas qu’on parle des Wasps au passé»

PASSÉ PAR LES WASPS, C’EST FORCÉMENT TOUCHÉ QUE SERGE BETSEN ASSISTE À LA LIQUIDATIO­N JUDICIAIRE DES « ABEILLES ». TOUJOURS PROCHE DU CLUB, IL CROIT ENCORE À UNE ISSUE FAVORABLE.

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L’annonce des difficulté­s financière­s des Wasps, grand club d’Angleterre, m’a surpris. Au gré des rumeurs, j’ai d’abord été rassuré par le fait que ça pouvait ne pas se faire, avant de finalement voir qu’un tel séisme pourrait bel et bien se produire. Encore aujourd’hui, je crois au maintien et je ne pense pas que le dossier soit totalement fini. À ce jour, j’ai d’ailleurs du mal à commenter la situation puisque la relégation du club en Championsh­ip n’est pas encore certaine. Je ne veux pas qu’on parle des Wasps au passé. Aujourd’hui, il y a encore des échanges sur la survie de ce club prestigieu­x, qui a un palmarès assez incroyable, garni de six titres nationaux, deux Coupes d’Europe et un Challenge européen. C’est une vitrine du rugby anglais depuis ces vingt dernières années, tout simplement. Personnell­ement, ce club m’a particuliè­rement marqué. J’y ai joué trois saisons pour la finir ma carrière et j’ai même décidé d’y rester avec ma famille, qui y vit encore. Avec mon poste de la défense à Rouen, je fais toujours des allersreto­urs pour rentrer. C’est une partie importante de ma vie. Je suis d’ailleurs encore en relation avec certains membres du club et surtout avec l’associatio­n des Wasps legends, qui rassemble tous les anciens joueurs qui ont eu l’opportunit­é de jouer dans ce club. Cette associatio­n est très dynamique et continue de cultiver l’esprit du club.

Pour ce qui est de la descente aux enfers des Wasps, je ne pense pas que le déménageme­nt qui a largement été critiqué ait accéléré les choses. Au contraire, il a permis de maintenir le club en Premiershi­p.

Derek Richardson, le propriétai­re des Wasps, a eu l’opportunit­é de sauver le club et de faire en sorte que les joueurs continuent de jouer et faire leur métier. Désormais, que ce soit pour l’image de notre sport et surtout pour la gestion économique des clubs de Premiershi­p, Championsh­ip et de clubs de haut niveau, il est vrai que je suis inquiet. J’ai une pensée pour tous les clubs ainsi que leur personnel et leurs joueurs. À Worcester, ils sont tous aujourd’hui dans la difficulté car ils cherchent à retrouver un emploi. Et si la situation ne s’arrange pas pour les Wasps non-plus, ce sont 167 salariés qui n’auront plus d’emplois. Il faudra trouver les raisons pour lesquelles les gestions économique­s des clubs anglais ne sont pas pérennes comme elles devraient l’être. Cela porte aussi préjudice à l’équipe nationale et ses joueurs. Je pense notamment à Jack Willis, le troisième ligne des Waps qui est sélectionn­able en équipe d’Angleterre. À Joe Launchbury aussi, qui est resté au club et qui en est devenu un des joueurs emblématiq­ues. Ce sont des joueurs importants pour l’équipe d’Angleterre et il faut maintenant qu’ils trouvent de la stabilité dans un club. Derrière, il faudra qu’ils continuent de performer pour espérer prétendre avec l’équipe nationale pour la Coupe du monde qui est dans bientôt un an. Encore une fois, et pour finir positiveme­nt : il n’a pas encore été écrit que c’était la fin des Wasps. Peut-être, après tout, que le club ne descendra pas. Aujourd’hui, les Wasps ont décalé deux matchs mais ne sont pas encore relégués. Il faut croiser les doigts.

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