« Le groupe a les cartes en main »
DAVID AURADOU - Manager de Suresnes
David, vous avez échappé de justesse à une troisième défaite de suite à domicile…
C’est une victoire qui va nous faire énormément de bien. Nous étions sur deux défaites à domicile, et même si on ne peut pas dire que c’est un match abouti, renouer avec la victoire était primordial. Pour recoller au peloton, bien entendu, et pour valider le travail qui est fait durant la semaine. Jusqu’à présent, on était capable de faire de faire de bons matchs à l’extérieur, mais mentalement à la maison… Lors de nos deux défaites contre Nice et Dax, nous avions réalisé de bons matchs. Mais il nous manquait le supplément d’âme. Contre Nice, c’était une question de réussite au pied. Contre Dax, c’était plutôt la discipline. Mais à chaque fois, c’était un peu le même scénario. On avait pris des cartons, on se mettait à gamberger, et les adversaires revenaient. Pour toutes ces raisons, il était vraiment primordial de gagner contre Albi.
Votre première mi-temps a été très bonne, mais on a senti une baisse d’enthousiasme offensif lors de la seconde. Comment jugez-vous ce comportement ?
Nous avons été chahutés en deuxième mi-temps sur notre conquête. À partir du moment où tu n’as plus de conquête… On le savait, c’est l’ADN d’Albi. Ils ont très bons sur le contre en touche. En première mi-temps, nous avons eu nos ballons et nous étions dans l’avancée. En deuxième période, ça a été plus compliqué. En mêlée, cela a été la même chose. Mais ce qui est bien, c’est qu’on a réussi à faire le dos rond sur les derniers instants. Et ça, c’est courageux.
Voyez-vous un fil conducteur dans votre saison ? Une progression collective, pour ce groupe modifié en profondeur ?
Si on fait un bilan positif, on est relativement propre. On arrive à marquer des essais sur nos lancements de jeu et sur les ballons de récupération. On est relativement bien en place sur notre structure. Défensivement, quand on joue à égalité numérique, on est bien mais trop indisciplinés. C’est notre carence. Sur les infériorités numériques, soit on concède des points, soit on dépense trop d’énergie, et alors on prend des points plus tard. Mais sur le fil conducteur, il y a de très bonne chose. Le groupe a vraiment les cartes en main. Il faut juste croiser les doigts pour ne pas avoir plus de casse. On n’est pas large en effectif et le moindre aléa nous fait trébucher.
Ce nombre important de blessures, dont les trois que vous avez subies contre Dax, est-ce la raison pour laquelle vous avez modifié vos semaines d’entraînements ?
Ces changements sont momentanés. Avant on faisait un gros bloc en début de semaine et une journée off le jeudi pour avoir de la fraîcheur sur le match. Là on met les mecs au stand le lundi, on fait un gros mardi, on les laisse en off le mercredi, et on fait un gros jeudi pour équilibrer un peu mieux les charges de travail. Je ne suis pas fan de cette organisation en début de saison. Ce n’est pas optimal à mon sens, mais c’est ce qui correspond le mieux à notre situation du moment. Du coup on s’entraîne moins, et cela se ressent. Avant Albi, nous n’avons fait que de l’opposition avec bouclier. C’est notre situation du moment.