La solitude d’un ailier le dimanche soir
Le rugby a pris sa place dans les médias français. L’affiche du dimanche a remplacé et détrôné les ogres du bal- lon rond. Dans le rugby professionnel d’aujourd’hui, dans un championnat très relevé, chaque journée révèle son lot de surprises. Le spectacle, l’incertitude sont bien souvent au rendez-vous. Il y a bien un peu trop de pick and go et de coups de pieds d’occupation mais le monde entier nous envie la qualité de notre championnat. Dimanche soir, La Rochelle recevait Toulon. Les Maritimes devant faire des miracles pour pallier les absences à l’ouverture et les Varois se présentait avec la meilleure ligne de trois-quarts jamais rassemblée. Mais pour que les étoiles brillent, il faut que les ballons parviennent aux sprinters impatients. Cheslin Kolbe a rongé son frein durant quatrevingts minutes. Durant la première mitemps, on sentait les Toulonnais aux aguets. Dans les starting-blocks. Mais l’envie et la furia des Rochelais a tout emporté sur son passage. Sans ouvreur, sans buteur, ils ont imposé leur rythme. Et Cheslin s’est ennuyé. Ne pouvant démontrer son talent d’attaquant hors pair. Le rugby est un sport où l’envie est déterminante. On peut bien aligner une constellation de talents, elle ne résiste pas à la magie de quinze joueurs unis et organisés, motivés et dévoués. Kolbe aura bien l’occasion plus tard de démontrer son talent. Mais dimanche soir, lui comme son équipe ont été annihilés par une furia jaune et noire.
Jean-François LOPEZ