Etcheverry, le Basque (re)bondissant
L’AILIER DE POCHE DU SUA REVIENT DE TRÈS LOIN. SÉRIEUSEMENT BLESSÉ À UN GENOU EN DÉCEMBRE DERNIER, IL EST REVENU RAPIDEMENT À SON MEILLEUR NIVEAU, INSCRIVANT TROIS ESSAIS EN QUATRE MATCHS.
Il fait presque office de « petit nouveau » au sein de l’effectif d’Agen. Le 17 décembre 2021, lors de la réception de Provence Rugby, Iban Etcheverry se blesse seul, sur un appui. Résultat : rupture des ligaments croisés à un genou et fin de saison. La tuile. « C’était la première fois que je me retrouvais à vivre loin du groupe. Je n’avais jamais connu de telle blessure. C’est vraiment dur dans ces moments-là de ne pas pouvoir vivre des émotions avec les copains. » Aussi, l’indisponibilité du jeune Basque coïncide avec l’arrivée de Bernard Goutta à la tête du SUA. « Il y avait un tout nouveau discours auquel je ne pouvais pas vraiment participer. Bernard n’a pas vraiment pu me connaître donc ça a été une période difficile »,
se souvient l’ailier qui vient de fêter ses 24 ans. Même s’il positive : « C’était important néanmoins d’avoir deux autres blessés à mes côtés (Jessy Jegerlehner et Jean-Marcellin Buttin, N.D.L.R.). Et puis, quand on recommence à courir et à passer des paliers, ça fait du bien à la tête. »
Opéré en janvier à Toulouse, Iban Etcheverry a effectué le premier mois de sa rééducation au club avant de se rendre au Cers à Capbreton. « Cela m’a permis de repartir chez moi et de voir mes parents », sourit-il. Par la suite, il est revenu à Agen pour effectuer « une reprise progressive des entraînements sans contact » avant de prendre une décision forte de sens : « Pendant que les autres étaient en congés d’été, j’ai décidé de revenir au Cers pour être parfaitement prêt lors de la présaison avec le SUA. » Etcheverry n’a donc pas eu de vacances mais il a un genou tout neuf.
SERIAL MARQUEUR
Écarté de longs mois du groupe, on a pourtant l’impression qu’il n’est jamais parti. « Je savais pourquoi je travaillais. Le préparateur physique, les kinés et le préparateur mental avec qui je bossais m’ont donné confiance », précise-t-il. Ce dernier l’a notamment aidé à rester motivé lors des périodes de doutes et a chassé l’appréhension quant au retour sur le terrain. Bien entendu, les nouvelles installations du club ont également participé à sa bonne rééducation. Aujourd’hui, la période est derrière lui. Et quand on lui demande comment il se sent désormais sur le pré, l’ailier supersonique ne tergiverse pas : « Je suis heureux. Très heureux ! » Et de cette blessure, il en tire une force : « J’ai réalisé ce que c’était de ne pas être sur le terrain et de voir les matchs en tribune. Alors, dès que je peux porter le maillot d’Agen et être sur le terrain, je suis heureux. »
Lors de ses quatre titularisations, Etcheverry a déjà marqué à trois reprises. Il est très rapidement devenu une force de frappe pour le Sporting. Mais Manny Edmonds n’est pas vraiment surpris : « Iban, pour moi, c’est quelqu’un qui est très bon techniquement. Il a une bonne gestuelle, il a un très bon jeu au pied gauche et est très intelligent dans le jeu. Il sait comment on veut jouer et le communique aux autres. » À Mont-de-Marsan et à trouve pas partout. Pour le moment, le SUA se donne un peu de temps. Mais il est certain qu’une blessure supplémentaire à ces postes fragiles les contraindrait à accélérer sur ce dossier.
De la clarté sur l’avenir des joueurs
Bernard Goutta a signifié à ses joueurs en fin de contrat qu’il leur apportera « de la clarté à la fin de ce bloc ». C’est-à-dire qu’une offre sera formulée aux joueurs que le manager souhaite garder. Il informera également ceux qu’il ne veut pas conserver. Pour rappel, de nombreux joueurs voient leur contrat arriver à terme tels que des cadres comme Guion, Duputs, Etcheverry, Lagarde ou Buttin.
Retrouvailles
Deux joueurs des club d’Agen et de Vannes pourraient se croiser ce soir à
Armandie. Vincent Farré, actuel capitaine du SUA, a évolué à Vannes lors du dernier exercice en Fédérale 1 quand Branden Holder, issu des espoirs agenais, a fait le chemin inverse.
Biarritz, le Bayonnais d’origine a marqué deux beaux essais. Et ce, devant ses amis et sa famille. « Je crois que mon père n’a jamais pu venir me voir jouer à Agen. Alors, j’étais heureux de marquer et de gagner devant eux », témoigne-t-il avec beaucoup d’émotion.
En fin de contrat à la fin de la saison, Iban Etcheverry espère réaliser une saison pleine avec le club qui le relance. Avec le trophée de meilleur marqueur au bout ? Cela serait une belle récompense.