Midi Olympique

La nouvelle norme, en sorte. Safi N’Diaye, joueuse la plus capée du groupe, observe son évolution :

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Charlotte Escudero ne s’attendait certaineme­nt pas à vivre un Mondial aussi riche. À 21 ans, elle avait déjà des étoiles dans les yeux au moment d’honorer sa première cape en septembre dernier à l’occasion du premier match amical contre l’Italie. Titulaire en troisième ligne aile, la jeune Blagnacais­e s’était montrée plutôt discrète. Logique, au vu du fossé qui sépare l’Élite 1 du niveau internatio­nal : « Tout allait plus vite, tous les impacts étaient plus forts… mais je me suis régalée », souriait cette Varoise de naissance qui avait connu ses premières sélections régionales sur ce même stade des Arboras de Nice. Mais ses débuts avaient été jugés prometteur­s pour le staff du XV de France, qui l’avait ensuite retenue pour le Mondial en Nouvelle-Zélande.

N’DIAYE : « ELLE APPREND TRÈS VITE »

Avec succès, puisqu’elle a disputé les trois matchs de poule des Françaises : titulaire contre l’Afrique du Sud et l’Angleterre, « Escu » est ensuite entrée en jeu contre les Fidji. Bonus : elle a joué au poste de numéro 8 pendant plus d’une heure contre les Anglaises, après la sérieuse commotion de Romane Ménager à la 17e minute. Pour le résultat que l’on sait : un engagement et une férocité sans faille, qui lui ont fait réussir vingt-quatre plaquages sur vingt-sept tentés. Il lui manque encore de la technique pour plaquer plus bas et faire tomber plus vite comme les expertes Madoussou Fall et Marjorie Mayans, mais son abattage et sa dimension physique sont précieux à l’équipe de France, dans un rugby féminin qui compte de plus en plus de morphotype­s comme le sien : « Un gabarit comme le sien, c’est rare dans le rugby féminin, reconnaît son entraîneur-adjoint David Ortiz, mais ça l’est moins chez les grandes nations comme la Nouvelle-Zélande ou l’Angleterre, où ils deviennent de plus en plus communs. »

« Chacha, elle grandit très vite, elle apprend vite aussi. Elle porte beaucoup le ballon, en défense elle ne paraît jamais fatiguée et fait reculer les porteuses adverses. On ne pense pas à sa jeunesse… Elle a tellement de temps et de marge pour progresser… Elle va devenir une sacrée joueuse. » Même constat chez Céline Ferer, qui apprécie elle sa polyvalenc­e : « C’est génial qu’elle puisse couvrir trois postes. En match, tout peut arriver, on l’a vu avec les blessures de Laure (Sansus, N.D.L.R.) et Romane (Ménager) contre l’Angleterre. Mais Charlotte a fait ce qu’elle avait à faire, et on n’a pas senti la différence sur le terrain. »

S. V.

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