Midi Olympique

« Ni un exploit ni un miracle, mais un acte de survie »

SANS VOULOIR MINIMISER LA VICTOIRE DE SON ÉQUIPE SUR LA PELOUSE DE MARCEL-DEFLANDRE, LE MANAGER BÉARNAIS VEUT GARDER LES PIEDS SUR TERRE.

- Propos recueillis par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Au lendemain de la victoire de votre équipe à la Rochelle, qu’en retenez-vous ?

C’est la preuve que lorsque les garçons y croient fort, tous ensemble, on peut faire de belles choses. Après, ce n’est ni exploit ni un miracle, c’est un acte de survie, car les autres avancent et nous som- mes toujours au fond du classement. C’est bien d’avoir pris quatre points, mais le chemin est encore long et va être encore dur. Il faut maintenant gar- der le cap et avancer. Mais, j’espère que ce que nous avons vécu hier, sur le plan émotionnel, sera fondateur. Maintenant, premièreme­nt, cette vic- toire est la marque d’un drôle de Top 14. On a l’impression que les dynamiques des clubs peuvent s’inverser d’une semaine à l’autre en raison de l’ho- mogénéité et de la densité. Nous sommes dans un championna­t excitant, dur et relevé. Deuxièmeme­nt, c’est certaineme­nt la preuve que nous y sommes lé- gitimes après avoir connu notre part de temps fai- ble, qui a certes été très faible et très long. Maintenant, je n’ai pas la prétention de dire que nous en sommes sortis. Mais nous avons montré mo- mentanémen­t un sursaut d’orgueil qui peut être fondateur pour la suite.

Votre équipe a souvent perdu le fil des rencontres à l’heure de jeu ces dernières semaines. Êtes-vous rassuré sur votre capacité à tenir sur l’ensemble d’une rencontre ?

C’est une évolution au-delà du plan comptable. Nous avions l’habitude entre la 60e et 70e minute, nous perdions le fil et nous subissions nos émotions. Là, nous avons été pleins de maîtrise, sur notre ligne di- rectrice et nos conviction­s. Nous avons même vu les champions d’Europe perdre le fil par moments. Nous sommes en train de faire notre mue. Mais nous ne l’avons fait qu’une seule après l’avoir subi à quatre reprises. Je vais donc rester très prudent, humble et tourné vers la suite.

Avez-vous eu peur de revivre le scénario des dernières semaines lors de l’essai de Mathias Haddad ?

C’était un essai casquette. Nous ne sommes pas vraiment dominés, nous tenions bien notre ligne en défendant des séquences longues dans nos vingt- deux mètres. Après un tour de passe-passe à la Garcimore, on se retrouve avec sept points contre nous. J’ai senti les garçons très connectés en cer- cle sous les poteaux, très vite concentrés sur la suite. J’ai senti la conviction de continuer à appliquer un plan. C’est très positif.

Est-ce un moment clé de ce match mais surtout pour la suite de la saison ?

Il vaut plus que de longues semaines d’entraîneme­nt en termes d’expérience in vivo. On peut imaginer que le moment clé de ce match est notre entame de deuxième mi-temps où nous arrivons à appuyer fort, mais ce moment-là sous nos poteaux est capital car nous avons assumé de ne pas vivre un moment faible. C’est certaineme­nt le moment le plus important de la rencontre.

On a surtout gardé nos conviction­s. La seule chose que l’on a changée, c’est de n’avoir rien changé. Nous avons été très durs envers nous-mêmes. Chacun a relevé le niveau d’exigence. Mais, il faut rester vigilants dans les semaines à venir car ce n’est que momentané. Mais nous avons tracé notre sillon en gardant notre cap et en fixant la même ligne d’horizon mais avec une exigence renforcée. Garder le niveau d’éveil et d’exigence de soixante personnes en même temps, joueurs et staff compris, c’est une science incertaine et une difficulté chaque semaine.

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