Les vertus de l’Urda-dépendance
FACE À CLERMONT, L’OUVREUR ARGENTIN A UNE FOIS DE PLUS DÉLIVRÉ UNE PRESTATION XXL. AUTEUR DE 19 POINTS SUR 26, URDAPILLETA EST LA CLÉ DE VOÛTE DU CO… SURTOUT QUAND IL N’EST PAS LÀ.
Un stade debout et des « Viva » retentissants.Tel un gladiateur romain, Benjamin Urdapilleta est sorti à huit minutes du terme, boitant sur sa magique jambe gauche. Pierre-Fabre pensait alors le match tué, rendant un énième hommage à son Argentin préféré. Après son récital réalisé contre Bayonne il y a deux semaines (22 points sur 39), le numéro dix tarnais a cette foisci dompté le vent avec maestria. Largement dominés dans l’occupation et la possession dans le premier acte, les Castrais ont pu compter sur la longueur au pied d’Urda’ pour respirer. Surtout, les rares entrées tranchantes dans le camp auvergnat ont toutes été sanctionnées par le pied de l’Argentin, qui inscrivait deux pénalités après vingt minutes de jeu. Avec le vent dans le dos, Benjamin Urdapilleta de chaque petite munition pour piquer ses adversaires de l’aprèsmidi. Dans le deuxième acte, ses coups de pied tendus ont éloigné l’ASM au score ; avec seulement un échec en cinq tentatives. Malgré un deux contre un « croqué » pour Julien Blanc, le Puma s’est offert le dernier essai castrais, assurant la victoire à ses hommes. Une nouvelle copie pleine pour le meilleur Tarnais de ce début de saison. « Benja’ c’est la classe sur et en dehors du terrain. Il est toujours décisif dans les moments durs et c’est pour moi la définition d’un grand joueur. Il a atteint un niveau incroyable, ce qui lui a permis de revenir avec l’Argentine. C’est une vraie chance de l’avoir », abondait Florent Vanverberghe à l’issue de la rencontre.
UNE SORTIE ET DIX POINTS ENCAISSÉS
Castres semble plus que jamais être dépendant de son stratège latin. Face à Clermont, PierreHenry Broncan et son staff avaient décidé de se passer de Louis Le Brun, libéré par l’équipe de France. Sans ouvreur de métier sur le banc, Dumora a dû jouer les pompiers de service à l’ouverture. Une adaptation en vitesse grand V qui a eu pour conséquence un retour foudroyant de l’ASM de dix points, avec une balle de match nul sur la sirène. Entre la sortie d’Urda à la 72e minute et un relâchement naturel des Castrais avec quatorze points d’écart, les Olympiens auraient pu se mordre les doigts. Les Tarnais sont évidemment capables de gagner sans leur balancier argentin, mais l’équipe n’est franchement pas la même lorsque Urdapilleta est là. D’au- tant que le Puma est sorti sur blessure et pourrait être très in- certain pour le déplacement du CO à Lyon. Selon les premiers examens réalisés par le staff médical castrais, l’ouvreur souffre du talon gauche. Non retenus dans le groupe, Louis Le Brun et Ben Botica devraient reprendre du service le week-end prochain, même si l’alternative du moment se nomme Julien Dumora. Mais à trente-six ans, Benjamin Urdapilleta est encore le taulier au poste d’ouvreur… Pour le meilleur et pour le pire.
Libéré par le XV de France en fin de semaine, Alivereti Raka était certainement frustré de partir de Marcoussis. Face à Castres, l’ailier clermontois a une nouvelle fois rendu un match plein. Constamment impactant dans le jeu auvergnat, Raka a réveillé les siens à cinq minutes du terme sur un coup de pied par-dessus bien senti amenant l’essai de pénalité. De quoi donner des maux de tête à Fabien Galthié ?
CASTRES OUBLIE SES DEUX CONTRE UN
Le tandem Broncan-Darricarrère a dû s’arracher les cheveux. Par deux fois, les Castrais auraient pu mettre un terme au suspense de la rencontre s’ils avaient mieux négocié des deux contre un. Dès la 41e, Urdapilleta a d’abord oublié Julien Blanc sur sa gauche avant que Zeghdar ne tergiverse pour bien donner au demi de mêlée castrais en fin de rencontre. Des occasions manquées qui auraient pu coûter cher en fin de rencontre et un secteur à peaufiner en vue du déplacement à Lyon.