Le Canada en deux temps
Dans le dernier quart de finale, la victoire a mis plus longtemps à se dessiner. On a même cru que les États-Unis réussiraient à prendre leur revanche des phases de poule contre leur ennemi héréditaire. Les Américaines furent les premières à marquer, dès la 8e minute par leur talonneuse Joanna Kitlinski. Deux essais de McKinley Hunt et Karen Paquin redonnaient l’avantage aux Canadiennes, mais le score n’était que de 12 à 8 à la mi-temps. Après la rencontre, la capitaine canadienne Sophie de Goede reconnaissait que son équipe a été longtemps gênée par le jeu adverse : « Tout le mérite leur revient. Elles avaient un bon plan de jeu et elles ont très bien joué au pied. Elles ont gagné le jeu au pied en première période. Elles ont occupé notre camp et nous n’avons pas toujours réussi à jouer comme nous le voulions. Donc tout le mérite leur revient. Et comment se reprendre après ça ? C’est un match de rugby de 80 minutes. Il y avait donc assez de temps pour se ressaisir, resserrer les rangs et reprendre son souffle. Normalement, pour nous, il suffit de respirer, de se recentrer et de repartir. Nous savions que nous pouvions marquer des essais. » Et les Canadiennes l’ont fait dès leur retour sur le terrain : dès la 41e, leur ailière Paige Farries trouva la faille et plongea dans l’enbut. Cette réalisation leur donna un avantage psychologique sur leurs adversaires, qui relâchèrent peu à peu leur étreinte. La flanker Paquin a été joueuse du match. À noter également le quasi sans-faute des Canadiennes en conquête, avec un 9/10 en mêlée et un 9/9 en touche, assorti d’un lancer adverse intercepté. Voilà qui laisse présager un beau duel dans les airs contre les Anglaises. D’ailleurs la capitaine de Goede a déjà prévenu qu’elle comptait bien mettre un terme à la série de victoires anglaises : « Ce ne sont que des filles. Il n’y a pas de robots qui jouent. Nous ferons de notre mieux pour leur en donner pour leur argent la semaine prochaine. »