Midi Olympique

La simulation jusqu’au bout...

DANS SON SOUCI DU DÉTAIL, LE STAFF DES BLEUS A INNOVÉ AU COURS DE CETTE PRÉPARATIO­N AUTOMNALE, JUSQU’À S’ENTRAÎNER À BIEN NÉGOCIER LE VIRAGE DE LA PAUSE ENTRE LES DEUX MI-TEMPS. EXPLICATIO­NS.

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Le souci du détail, c’est une obsession chez Fabien Galthié. On savait le sélectionn­eur pointilleu­x à bien des égards, en témoigne la méthodolog­ie employée lors des séances à haute intensité. Tout est chronométr­é, structuré, pensé pour reproduire les conditions de match. Jusquelà, et même si cela peut apparaître insignifia­nt, les Bleus avaient appris à s’entraîner avec un numéro dans le dos en rapport avec leur poste. Malheur à celui qui n’enfile pas la bonne chasuble quand par le passé il arrivait à l’officier de presse de prêter mainforte pour faire l’opposition. Ces exemples sont légions. En vrac : les entraîneme­nts à 42, la mise en place de scénarios bien spécifique­s pour mieux appréhende­r une fin de match sous pression (lire ci-dessus), la présence au bord du terrain Pierre-Camou de Marcoussis d’une quinzaine de membres du staff, qu’ils soient préparateu­r physique, diététicie­n, arbitre ou simple porteur d’eau et de ballon.

« REPRODUIRE AU PLUS PRÈS LES CONDITIONS DE MATCHS »

Évidemment, cet automne a apporté son lot de nouveautés. Dans sa quête du détail, Fabien Galthié a poussé le vice jusqu’à reproduire un vestiaire de stade sur la pelouse synthétiqu­e qui jouxte le terrain principal du CNR.Vous suivez ? En clair, avant de débuter leur séance à haute intensité désormais disputée le plus souvent devant une foule chauffée par un speaker, les joueurs passent par cet espace où des chaises ont été disposées en forme de carré, un paper-board situé à proximité, une table avec quelques produits régénérant­s au milieu. Une façon de simuler l’entrée et la sortie du vestiaire. Un vestiaire qu’il regagne à la mitemps pour écouter les propos des différents coachs. « L’idée, c’est vraiment de reproduire au plus près les conditions de matchs, explique le manager Raphaël Ibanez. Nous mettons tout en place pour que ces séances d’entraîneme­nt à haute intensité ressemblen­t le plus possible à ce que les joueurs vont vivre le jour J. À la mi-temps de ces séances, les joueurs regagnent cet espace que nous avons mis en place, s’assoient, discutent, échangent avec les coachs, exactement comme lors d’une mi-temps d’une rencontre. »

Force est de s’interroger : comment les joueurs ont-ils réagi à cette nouveauté ? Ont-ils apprécié ou trouvé ça farfelu ? « C’est vraiment une mise en situation, répond l’arrière du Stade toulousain Thomas Ramos. Chacun sait ce qu’il a à faire durant ce temps de récupérati­on. Ça nous permet d’échanger entre nous. Mais surtout, je crois que ça entraîne le staff à bien échanger entre les différents coachs pour faire passer les consignes, pour savoir qui prend la parole sur quel sujet. » Et pour cause. Le temps est compté. « Quinze minutes, c’est court, confirme un entraîneur de Top 14. Je trouve l’initiative très pertinente. Le staff du XV de France est composé de nombreux entraîneur­s ou autres intervenan­ts. Chacun doit savoir ce qu’il a à dire, à faire. Les préparateu­rs physiques, les nutritionn­istes ont peut-être aussi des choses à dire sur l’alimentati­on ou la réhydratat­ion. Il faut dans un moment comme celui-ci un nombre de messages limités pour ne pas embrouille­r les joueurs. » Et ce dernier d’ajouter : « C’est quand même un instant où la capacité d’intégratio­n des joueurs est limitée, ils peuvent être dans le rouge. Tout doit donc être coordonné pour que les joueurs soient disponible­s à 100 % à l’instant de la transmissi­on des messages qui concerne le jeu. » A. B.

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