Midi Olympique

Paris a pris son envol

APRÈS NEUF JOURNÉES DE TOP 14, L’ALIGNEMENT PARISIEN AFFICHE DES STATISTIQU­ES IMPRESSION­NANTES. UNE FORCE À L’AUBE DE DÉFIER LE STADE TOULOUSAIN.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

D’abord, un constat. Dix ballons volés à l’alignement montpellié­rain samedi dernier, ça force le respect. Le chiffre est pharaoniqu­e et dans la droite lignée de la saison dernière. Ensuite, quelques chiffres. Sur ses lancers, le Stade français affiche un taux de réussite digne d’une élection dans une république bananière : 87,2 %, ce qui fait de l’alignement parisien le plus performant du Top 14 sur les neuf premières journées de cette saison. Le constat est le même sur la défense aérienne. Les Stadistes sont parvenus à chiper 31,3 % des ballons adverses, soit le deuxième meilleur « contre » du championna­t, juste derrière Brive (32,1 %). Surtout, le club de la capitale se montre extrêmemen­t efficace près des lignes : sept essais inscrits sur ballon portés depuis le début de saison. « C’est d’abord un gros travail individuel des joueurs, souligne l’un des leaders de l’alignement Romain Briatte qui a pris une dimension supplément­aire. Après chaque match, après chaque séance, nous avons des retours individuel­s. C’est précieux. Mardi, on a bossé une heure sur la touche et nous avons reçu, dans la soirée, de la part de Laurent Sempéré chacun une vidéo avec l’intégralit­é de nos sauts, de nos lifts, de nos feintes. Il y a un sacré boulot fait par Laurent, qui est très tatillon sur les détails. Parfois, il nous embête un peu juste avec un appui qu’il ne juge pas bon, une main mal placée, mais on voit que ça paie. »

La méthodolog­ie est rodée, chacun y participe. L’ancien troisième ligne agenais explique : « Avant chaque rencontre, nous analysons la touche adverse. Il faut savoir que nous avons entre quinze et vingt touches différente­s pour chaque rencontre en fonction de l’adversaire. C’est un process qui est bien en place. Les cinq leaders de touche (Briatte, Gabrillagu­es, De Giovanni, Chapuis et Hirigoyen) travaillen­t d’abord individuel­lement pour proposer des combinaiso­ns en fonction de ce que chacun a observé. Ensuite, c’est Laurent qui tranche et nous communique les options suivant ce qu’il a étudié de son côté. Et au fur au fur de la semaine, on ne garde que celles qui semblent les plus pertinente­s. » Avec une franche réussite. Un exemple ? Samedi dernier, le colosse Van der Mescht s’est retrouvé à la conclusion d’un mouvement sur touche travaillé spécifique­ment pour la rencontre face au MHR. « On a utilisé ses qualités physiques parce que, JJ Lancé à cinq mètres de la ligne, personne ne peut l’arrêter, surtout pas un ailier. Laurent (Sempéré) avait donc vu que le talonneur du MHR rentrait rapidement dans la touche et dans le ruck et laissait seul l’ailier dans le couloir. » Résultat : essai pour le Stade français.

Les essais, justement, parlons-en. Sur les vingt-cinq inscrits par les Parisiens, dix-sept l’ont été par les avants dont sept sur ballons portés. « Quand je suis arrivé, j’ai été très surpris par le souci du détail apporté par l’entraîneur notamment dans la structurat­ion des mauls. Chacun sait où il doit se lier, où il doit mettre sa tête, s’il doit pousser vers la gauche, vers la droite. Les axes de poussée ne sont pas les mêmes selon ce qui est commandé. C’est vraiment de la mécanique de précision. » Une mécanique qui devrait encore une fois être précieuse face au Stade toulousain.

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