L’heure des états généraux du XIII
LE XIII DE FRANCE A ÉCHOUÉ DANS SA TENTATIVE D’ATTEINDRE LES QUARTS DE FINALE DE CETTE SEIZIÈME COUPE DU MONDE. SÉVÈREMENT BATTUS PAR LES SAMOA (62-4), LES BLEUS QUITTENT LA COMPÉTITION APRÈS DEUX SEMAINES DE COMPÉTITION, LAISSANT L’ANGLETERRE, SEUL REPRÉ
Si les Bleus ont évolué avec uniquement des joueurs de Super League – à part Maxime Puech qui a rejoint Albi et l’Élite – c’est une fois de plus, leur manque d’expérience des matchs de haut niveau qui les a placés devant leurs limites. Benjamin Garcia, Mika Goudemand, Fouad Yaha, Tony Gigot et Samisoni Langi sont les seuls Bleus à avoir des rencontres de phases finales de Cup ou de Super League à leur CV. Arthur Mourgue ne bénéficiant que de trop peu de temps de jeu. Face à des joueurs, titulaires dans les plus grands clubs du monde en NRL, les Tricolores ont fait de la résistance, avant de se heurter à leurs limites. Non pas physiques, même si les Samoa étaient plus puissants, mais surtout dans les décisions à prendre. À chaque fois que l’adversaire est venu en surnombre il a marqué. À chaque fois que les Français hésitaient à se positionner, un Samoa est passé au milieu. « C’est la différence entre des joueurs qui enchaînent de gros matchs face aux meilleurs tous les week-ends et nos Français qui n’en jouent presque jamais », a rappelé Laurent Frayssinous. « On n’a jamais réussi à contrôler le tenu. On n’a jamais pu rentrer dans le bras de fer comme les Anglais l’ont fait. Leur buteur n’a jamais eu à taper dans ses cinquante mètres », a résumé Laurent Frayssinous en quittant Warrington, précisant : « On y a ajouté de l’indiscipline, quatre blessés et plus aucun changement pendant les vingt dernières minutes. Ceci explique cela au niveau du tableau d’affichage, avec vingt-quatre points encaissés lors du dernier quart d’heure. »
L’AVENIR DES BLEUS
« La première des choses à améliorer sera de gagner les tenus face à des joueurs aussi puissants, physiques et avec autant d’appuis. À partir de là, on pourra mettre un jeu en place », assume le sélectionneur qui a dit à ses joueurs : « Je ne veux pas que vous résumiez notre Coupe du monde, au tableau d’affichage. Je sais que vous pouvez faire mieux. On a fait plein de bonnes choses pendant cette Coupe du monde. On termine en queue de poisson, mais il y a des leçons à retenir » et de rajouter : « Les garçons et le staff ont été parfaits. Ça veut dire qu’il faut continuer à bosser avec le même état d’esprit. Ce n’est pas un manque d’envie ou de volonté des joueurs, mais les petits détails du haut niveau nous ont manqué. C’est assurément une leçon qui est dure à apprendre. »
Le sélectionneur qui a déclaré avant la Coupe du monde : « Je pense que cette équipe de France est la meilleure depuis des années, peut-être même la meilleure que nous ayons eu », ne peut que constater que ce 62 à 4 face au Samoa fait mal et claque comme un nouveau coup d’arrêt. Force est de constater que malgré les moyens financiers et humains mis en oeuvre, le réservoir français n’est pas assez compétitif face aux nations du Pacifique et aux Anglais. Si la France espère bien figurer pour « Sa » Coupe du monde 2025, les élus doivent mettre les moyens et leurs actions pour professionnaliser le championnat domestique. La solution passe par une Élite encore plus relevée et plus attractive pour intéresser un nouveau public de joueurs barrés dans l’autre code, mais aux capacités physiques certaines. En attendant que le président de la FFR XIII et son bureau exécutif prennent la décision du maintien ou pas du sélectionneur Laurent Frayssinous à la tête des Bleus, ce sont les états généraux du Rugby à XIII qui doivent être déclarés entre élus et présidents de clubs.