Une demie à XV avec une touche de VII
AVEC SEPT JOUEUSES (OU EX-JOUEUSES) À VII SUR LA FEUILLE DE MATCH, CE FRANCE - NOUVELLE-ZÉLANDE FÉMININ PROMET D’ÊTRE SPECTACULAIRE. FOCUS SUR LES FORCES EN PRÉSENCE DE CHAQUE CÔTÉ.
Accrochez-vous car samedi matin, ça va cadrer déborder ! En effet, cette demi-finale de Coupe du monde devrait mettre aux prises plusieurs stars du circuit mondial de rugby à VII féminin. Côté Nouvelle-Zélande, nous aurons la flanker Sarah Hirini qui n’est autre que la capitaine de Black Ferns 7s, l’ailière Portia Woodman, l’arrière Ruby Tui et les centres Stacey Fluhler et Theresa Fitzpatrick. Toutes ont été sacrées championnes olympique lors des derniers Jeux à Tokyo, en 2020. Un souvenir douloureux pour l’équipe de France d’ailleurs, qui avait été battue en finale par ces mêmes Néo-Zélandaises, sur le score de 26 à 12. Nombre de ces dernières étaient aussi titulaires en finale de la Coupe du monde à VII, qui s’est jouée au Cap en Afrique du Sud en septembre dernier.
Côté français, on trouve bien sûr la demi d’ouverture Caroline Drouin et l’ailière Joanna Grisez qui démarreront la rencontre ainsi que la polyvalente Chloé Jacquet et la troisième ligne Marjorie Mayans sur le banc, qui a pris sa retraite à VII il y a deux ans après dix ans passés sur le circuit mondial. Les Bleues connaissent bien leurs adversaires : « Pour les avoir souvent affrontées à VII, on connaît très bien leurs appuis, leurs façons de changer de course, etc. C’est évidemment un avantage pour nous », nous confiait Drouin après l’Italie. Même écho du côté de Joanna Grisez, pure septiste et invitée surprise de ce Mondial à XV : « On sait qu’elles sont capables de beaucoup de choses. Woodman fait une très belle Coupe du monde… Mais effectivement, c’est un atout de les connaître, et de savoir comment il faut les jouer (elle coupe) enfin, la dernière fois qu’on les a jouées on a pris une raclée… mais au moins on sait les défendre à VII. Donc là, à XV, si on reste bien connectées, cela ne m’inquiète pas plus que cela. Cela ne sera pas plus dur que les Anglaises, à condition de maintenir notre niveau d’engagement. En ce sens, on sera nos pires adversaires. »
UNE BASCULE VII-XV ANTICIPÉE PAR LA FÉDÉRATION NÉO-ZÉLANDAISE
Vous l’aurez compris, ces Bleues ont bien l’intention de ne pas laisser l’espace nécessaire aux championnes olympiques pour s’exprimer : « L’année dernière aussi, quand on les avait jouées à XV, elles comptaient de nombreuses septistes dans leur ligne d’attaque, se remémore Caroline Drouin. Mais on a remarqué qu’elles avaient parfois des difficultés à se retrouver sur un terrain à XV, donc il ne faudra pas se laisser impressionner, et les presser au maximum pour les faire déjouer. »
La Fédération néo-zélandaise aussi, avait conscience de ces failles. C’est pourquoi elle a agi en vue de cette Coupe du monde : « Les septistes néo-zélandaises ont, ces derniers mois, beaucoup joué dans le championnat féminin des provinces néo-zélandaises pour se réadapter à XV, et ce même pendant la préparation de la Coupe du monde à VII afin d’étoffer encore le groupe », nous expliquait cette semaine le sélectionneur français Thomas Darracq. « Nous voulions des joueuses rapides, explosives, et puissantes, déclarait l’entaîneure-adjoint des Black Ferns Whitney Hansen au moment de dévoiler la liste des trente-deux appelées, les joueuses à VII possèdent toutes ces qualités. On ne peut plus gagner avec une simple mêlée. » « Des deux côtés, ces joueuses vont apporter de la technicité », concluait Darracq. Et devraient faire quelques étincelles aussi…
La deuxième ligne du XV de France Féminin va vivre un moment particulier au moment de pénétrer sur la pelouse de l’Eden Park d’Auckland. En effet, elle fêtera sa 90e sélection en bleu, à l’occasion d’une demi-finale de Coupe du monde. Elle est d’ailleurs l’une des rares à vivre son troisième Mondial, puisque seules Jessy Trémoulière et Marjorie Mayans sont dans ce cas. Elle est la joueuse la plus capée de l’effectif français, et a d’ores et déjà annoncé qu’elle prendrait sa retraite internationale après de dernier défi majeur.
TOUYÉ, FELEU ET TRÉMOULIÈRE SONT 24, 25, ET 26E POUR LA DEMIE
Le staff du XV de France pourra, en cas de blessure de dernière minute à l’échauffement, compter sur les présences de la talonneuse Laure Touyé, la deuxième ou troisième ligne Manae Feleu, et la polyvalente trois-quarts Jessy Trémoulière qui seront respectivement 24, 25, et 26e sur la feuille de match.
BARBECUE MARDI SOIR
Fidèle à leur tradition lancée en cours de compétition, les filles se sont retrouvées pour un repas collectif le mardi soir, veille de leur jour de repos. Cette fois, elle ne se sont pas rendues dans un restaurant mais ont opté pour un barbecue à l’extérieur, juste à côté d’une plage d’Auckland.
LIÈVREMONT EST ARRIVÉ, LAPORTE ATTENDU
Après l’arrivée de Serge Simon la semaine dernière à Whangarei, ce fut au tour du directeur technique national Olivier Lièvremont de poser sa valise en Nouvelle-Zélande. Le DTN est arrivé mercredi après-midi, et s’est installé dans un hôtel non loin des Bleues. À l’heure où nous ecrivons ces lignes (jeudi matin en NouvelleZélande), le président de la FFR Bernard Laporte était attendu pour jeudi ou vendredi.
Mercredi soir, les Bleues ont eu droit à un entretien collectif avec le préparateur mental des équipes de France resté à Marcoussis, Mickaël Campo. Une intervention qu’il avait déjà réalisé avant un autre moment fort, le premier match de la compétition et qu’elles ont sollicitées à nouveau. Le préparateur a notamment donné aux filles quelques clés pour se préparer à la ferveur pro-Black Ferns qui les attend à l’Eden Park, ou encore la façon d’aborder haka féminin.