« A priori, les États-Unis sont favoris »
L’ANCIEN AILIER ET ENTRAÎNEUR DU XV DE FRANCE ÉVOQUE LES DIFFICULTÉS POUR SE PRÉPARER À CE TOURNOI, NOTAMMENT SUR LE MANQUE D’INFORMATIONS.
On essaie d’avoir des informations sur notre match ! Ils ont pratiquement disputé deux matchs sur les deux dernières saisons. Contre la Corée, ils évoluent 70 mi- nutes à 14 et contre le Tonga, ils sont assez sévère- ment battus. On n’a pas grand-chose. On sait juste qu’ils sont à Dubaï depuis le 23 octobre donc ils se sont bien préparés.
Comment se préparer dans ces conditions par- ticulières ?
Nous avons maintenu la quasi-totalité des joueurs en sélection en juin-juillet quand on a joué l’Italie, Argentine XV et la Géorgie. Ensuite on a eu un stage à Tarbes le premier week-end d’octobre car le Pro D2 et la Nationale ne jouaient pas. On a passé deux jours ensemble pour se retrouver, parler de notre rugby et de la manière de se préparer. Enfin, au Portugal, la franchise des Lusitanos regroupe les meilleurs joueurs portugais et participe à la SuperCup. Je supervise cette franchise et notre préparateur physique est au Portugal depuis le 15 août pour préparer les joueurs à cette échéance de Dubaï.
Qui est le favori de ce tournoi ?
A priori, ce sont les États-Unis. Ils sont une place de- vant nous au classement mondial (19e), Hong Kong est 22e et le Kenya un peu plus loin (33e). Mais peut-on se fier au classement ? Il n’est pas toujours significatif. Hong Kong par exemple a très peu joué. De notre côté, on a eu quelques défaites de très peu et on s’est his- sés jusqu’au 17e rang après le nul face à la Géorgie. Pendant le Tournoi 2022 on a eu des blessés, des po- sitifs au Covid, et ça nous a pénalisés. Ce qui va comp- ter c’est la réalité du tournoi. Les États-Unis ont inté- gré Mario Ledesma dans leur staff. Ils ont connu des évolutions avec huit joueurs non capés. C’est quand même une évolution du groupe. On ne peut pas trop présager des valeurs de chaque équipe.
Vous affronterez les États-Unis en dernier. L’ordre des matchs est-il important ?
World Rugby a bâti le calendrier en fonction du classe- ment mondial. On peut penser que le match contre les États-Unis sera la finale pour la qualification.
Pour la fraîcheur de vos joueurs, est-ce un avantage de jouer en automne ?
Oui tout à fait. Je pense que c’est important. Déjà, pour le Tournoi on avait perdu plusieurs joueurs sur blessures. Contre la Roumanie, il nous manquait cinq joueurs sur la feuille de match au départ. Là ce ne sera pas le cas. On a un forfait embêtant qui est celui d’Anthony Alves, blessé le week-end dernier. Sinon il n’y a pas de forfait marquant à signaler.
Oui on a une identité de jeu qu’on a réussi à mettre en place au cours des trois saisons. Petit à petit c’est monté en puissance. Les joueurs se connaissent bien, et de plus en plus de Portugais sont venus évoluer en France en Pro D2 ou en Nationale. Ça aide à faire grandir l’équipe.
Bien sûr ! Que ce soit les amateurs portugais, qui ont un travail ou des études, ou les joueurs pros en France, c’est la même chose. Ils ont fait des efforts énormes dans leur préparation pour cette échéance. Il y a cette perspective de Coupe du monde, c’est unique.