Midi Olympique

(sourire).

- Propos recueillis par Jérémy FADAT, envoyé spécial jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Oui, les gagner maintenant n’est pas anodin. Surtout que, dans ce cas, on avait vu que les Australien­s avaient l’habitude de ne rien lâcher non plus, qu’il leur était arrivé plusieurs fois de renverser des situations dans les ultimes instants. On sa- vait que la fin de match serait cruciale, et cela s’est vérifié puisque rien n’était joué jusqu’à la 80e minute. On savait aussi qu’en poussant fort, on aurait forcément une opportunit­é pour l’emporter. Elle est arrivée et on a su la saisir.

Comment l’expliquer ?

D’abord par la mentalité de ce groupe qui a grandi. Il y a quel- que temps, on aurait sûrement perdu ce match. Mais depuis un an, l’équipe parvient à faire tourner les situations en sa fa- veur dans les dernières minutes. Ce n’est pas un hasard. Sur ces fameuses fins de match, le groupe est parvenu à basculer sur quelque chose de plus positif.

C’est exactement ça. On avait anticipé une certaine désorganis­ation de leur part sur le fond de terrain, mais ce n’était finalement pas le cas. On a essayé de s’adapter, de taper plus long, de remonter des ballons plus haut pour les mettre sous pression et récupérer des munitions, ou parfois de relancer comme l’a fait Thomas. Cela ne nous a pas toujours réussis mais l’équipe a gardé le même cap, est restée dans le plan établi même s’il a fallu l’ajuster en cours de match.

C’était une sorte de libération pour moi. C’était presque mon premier match de la saison, depuis les vacances d’été. J’avais hâte et, physiqueme­nt, je me sentais très bien. J’avais largement quatre-vingt minutes dans les jambes. Mais c’était un match de reprise, donc je me doutais que je n’allais pas rester sur le terrain jusqu’à la fin. Le principal, c’était de répondre présent sur les contacts et les courses. Je suis en forme et, en sortant, j’en avais encore sous la pédale.

Votre sortie, juste avant l’heure de jeu, était-elle donc prévue par le staff ?

Je pense qu’il l’avait anticipée. En tout cas, je m’y attendais et c’est assez logique. Je retiens surtout que, lorsque je suis sorti, mes sensations étaient encore bonnes.

Comment avez-vous vécu ces deux semaines de préparatio­n particuliè­res ?

Sereinemen­t, comme un gamin qui avait juste envie de rejouer après avoir été privé de ballon pendant un petit moment En fait, je trépignais d’impatience, il me tardait de revenir sur le terrain, de reprendre les contacts et de rejouer au rugby. Alors, le faire dans un Stade de France plein… Même si j’aurais souhaité un scénario de match plus maîtrisé, j’étais heureux.

Aviez-vous besoin de vous rassurer physiqueme­nt en arrivant à Marcoussis ?

Physiqueme­nt non, car je me savais prêt. J’avais travaillé pour cela. Je n’avais pas d’interrogat­ion là-dessus. C’était davantage sur mes sensations au niveau de la cheville, qui était encore un petit peu sensible ces dernières semaines, et même ces derniers jours. C’est davantage sur ce plan que j’avais besoin de me tester. Mais cela s’est très bien passé. Dès les premiers entraîneme­nts à Marcoussis, j’étais vite rassuré.

Oui, pour moi et pour l’équipe. C’est plus simple d’avoir des mecs qui ont l’habitude de jouer ensemble en club. Avec Thomas et Antoine, nous nous sommes très vite retrouvés sur les entraîneme­nts. Avec Thomas, on a l’habitude d’alterner sur nos positions, lui en 10 et moi en 12, moi en 10 et lui en 15. On sait échanger nos rôles, donc la communicat­ion est facile. On se connaît par coeur et on a le même langage sur le jeu. Je sais ce que l’autre pense, à quel moment il va déclencher, et c’est pareil pour lui.

Moi, je le vois comme ça et je n’ai aucune amertume. C’est

Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany

même moi qui suis allé voir Thomas pour lui dire qu’il se prépare à buter. Cela me paraissait tellement normal et naturel. Et je suis sûr que, dans le cas inverse, Thomas serait venu me voir et m’aurait dit la même chose. Il suffit d’être honnête les uns envers les autres, et d’avoir une confiance mutuelle. À partir de là, on peut tout se dire, dans l’intérêt collectif, il n’y a aucun souci.

Votre match a été plutôt discret à l’arrivée…

Pour moi, il était important de rejouer, de me sentir encore assez frais à l’heure de jeu. C’est ce que j’attendais de ce retour, je suis donc satisfait.

Était-il aussi capital d’avoir cette heure de jeu dans les jambes avant d’affronter les Springboks ?

Oui, parce que ce sera toute autre chose, dans un autre contexte. J’avais besoin d’avoir ce temps de jeu, de reprendre de la confiance, de retrouver mes sensations dans le jeu, sur le terrain et dans les contacts. Aussi plus globalemen­t, de retrouver ces sensations collective­s, de gagner ce match parce que ce sera un défi d’un niveau encore supérieur contre l’Afrique du Sud.

On le prend comme un défi justement. Notre équipe adore en relever, tout comme elle aime se confronter à ce qui se fait de mieux au monde. J’ai regardé le match que les Springboks ont perdu de peu en Irlande et il y avait tout de même une très grosse intensité. On devra bien se préparer pour rivaliser contre cette formation qui n’est pas championne du monde en titre pour rien. Nous sommes loin d’être favoris mais on fera tout pour la battre.

Pour chaque joueur qui fait partie de cette aventure, c’est l’occasion de se dire qu’on a marqué une petite partie de l’histoire du XV de France. Cela reste de beaux moments passés ensemble, qui seront gravés. Cela nous rend fiers de laisser notre trace dans cette histoire mais ce n’est pas cette série qui nous rendra champions du monde. Au-delà du record, notre objectif, c’est tout simplement de gagner.

 ?? ?? POUR SON RETOUR, APRÈS PRESQUE DEUX MOIS D’ABSENCE À CAUSE D’UNE BLESSURE À LA CHEVILLE, IL FUT PLUTÔT DISCRET. MAIS, DIMANCHE À MIDI, IL RETENAIT SES BONNES SENSATIONS JUSQU’À SA SORTIE À L’HEURE DE JEU, ET LA MANIÈRE DONT LES BLEUS ONT SU ARRACHER LA VICTOIRE.
Thomas Ramos racontait que leur présence plus nombreuse que prévu sur le troisième rideau vous a empêchés de trouver des espaces libres, comme vous l’aviez prévu…
Après plusieurs mois sans match internatio­nal pour la plupart des « chelemards », une montée en puissance est-elle nécessaire au moment d’entamer la tournée d’automne ?
Sur le plan personnel, vous n’aviez plus joué depuis le 11 septembre, en raison d’une blessure à une cheville. Qu’avez-vous ressenti au moment de fouler la pelouse du Stade de France ?
POUR SON RETOUR, APRÈS PRESQUE DEUX MOIS D’ABSENCE À CAUSE D’UNE BLESSURE À LA CHEVILLE, IL FUT PLUTÔT DISCRET. MAIS, DIMANCHE À MIDI, IL RETENAIT SES BONNES SENSATIONS JUSQU’À SA SORTIE À L’HEURE DE JEU, ET LA MANIÈRE DONT LES BLEUS ONT SU ARRACHER LA VICTOIRE. Thomas Ramos racontait que leur présence plus nombreuse que prévu sur le troisième rideau vous a empêchés de trouver des espaces libres, comme vous l’aviez prévu… Après plusieurs mois sans match internatio­nal pour la plupart des « chelemards », une montée en puissance est-elle nécessaire au moment d’entamer la tournée d’automne ? Sur le plan personnel, vous n’aviez plus joué depuis le 11 septembre, en raison d’une blessure à une cheville. Qu’avez-vous ressenti au moment de fouler la pelouse du Stade de France ?
 ?? ?? Vous avez été beaucoup déchargé sur le jeu au pied sur le match, par Antoine Dupont sur l’occupation et par Thomas Ramos dans les tirs au but. Était-ce pour faciliter votre retour ?
On parle souvent de l’ego des champions, dont vous faites partie, mais cela ne vous empêche de le faire passer au second plan…
Vous n’avez pas encore affronté les champions du monde sud-africains sous l’ère Galthié et il ne manque qu’eux à votre tableau de chasse…
Le record de victoires est-il anecdotiqu­e ou compte-t-il dans une carrière de joueur ?
Vous avez été beaucoup déchargé sur le jeu au pied sur le match, par Antoine Dupont sur l’occupation et par Thomas Ramos dans les tirs au but. Était-ce pour faciliter votre retour ? On parle souvent de l’ego des champions, dont vous faites partie, mais cela ne vous empêche de le faire passer au second plan… Vous n’avez pas encore affronté les champions du monde sud-africains sous l’ère Galthié et il ne manque qu’eux à votre tableau de chasse… Le record de victoires est-il anecdotiqu­e ou compte-t-il dans une carrière de joueur ?

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