Midi Olympique

Toulouse bien contré tactiqueme­nt

AU VU DU MATCH, LE MATCH NUL DES TOULOUSAIN­S EST UNE BONNE OPÉRATION. BATTUS DANS L’OCCUPATION, ILS ONT BIEN FAILLI PERDRE LEUR LATIN.

- Par Jérôme PREVOT

Ce match, on l’avait vu venir, avec un Stade Toulousain trop affaibli contré par une équipe parisienne, peu impactée par le doublon et bien au point tactiqueme­nt. On a vu venir aussi ce final excitant qui vit les Toulousain­s construire in extremis un dernier essai sur une longue séquence de passes avec à la réalisatio­n, un nouveau talent Paul Costes, pour son deuxième match profession­nel. La faculté de mettre des pépites sur orbite sera toujours au coeur du savoir faire toulousain.Toulouse a donc limité les dégâts, il aurait matérielle­ment pu faire mieux si Edgar Retière n’avait pas mis deux transforma­tions sur les poteaux. Mais les Stadistes avaient conscience d’avoir été menés tout au long de la partie et dans ces conditions, une victoire aurait clairement ressemblé à un hold-up. Toulouse s’est d’abord fait gratter des ballons dans le jeu au sol avant de perdre la bataille stratégiqu­e : « On pense que le stade Français n’était pas venu pour créer un gros volume de rugby… Au vu du match, c’est bien de terminer à deux points. Mais il y a eu beaucoup de situations qui nous montrent qu’on aurait pu l’emporter. On a manqué de maîtrise et on l’a vu sur cet essai encaissé en contre qui nous a fait très mal. Mais notre jeu d’occupation n’a pas été maîtrisé, nous avons aussi gâché deux possession­s près des lignes. Ce sont des choses qui coûtent cher dans un match aussi serré, » diagnostiq­uait Virgile Lacomb, entraîneur adjoint calme, disert et coopératif. L’essai de Giovanni Habel-Kufnner fut en effet un cas d’école, avec ce plaquage impitoyabl­e de Jeremy Ward sur Dimitri Delibes envoyé au casse-pipe dans ses 22 par Nanai-Williams.

PAS ASSEZ DE PIED

« Un essai que je qualifiera­i d’étrange, on leur a donné », commentait Alexandre Roumat. Un observateu­r minutieux fit remarquer au technicien les trois quarts toulousain­s furent trop frileux du pied, comme une sorte d’ivresse inévitable dans le temple du jeu offensif. « Oui c’était une question de choix, on a voulu tenir le ballon alors que dans des situations de sous nombre offensif, il fallait faire autre chose. » Alexandre Roumat concluait : « Sur les doublons, on peut regretter nos deux débuts de matchs, les trente premières minutes en gros. À Bayonne, on a pêché dans l’engagement sous la pression bayonnaise, aujourd’hui, on a pêché dans les zones de rucks. Disons que sur les deux, on aurait pu en gagner un. »

RODRIGUE NETI : « NOUS SOMMES PASSÉS À CÔTÉ »

« Durant les vingt premières minutes, nous sommes passés à côté de notre rugby, comme à Bayonne. On a connu le même point noir. C’est frustrant quand on voit la façon dont on finit les matchs. Ils savaient que s’ils parvenaien­t à nous gratter des ballons, on serait en difficulté car notre point fort, c’est notre capacité à tenir la balle. »

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