Commente leur manager Kévin Thuillier.
BOURGES ABATTRA UNE DE SES DERNIÈRES CARTES
Les Berruyers joueront leur avenir dans la division ce week-end contre Beauvais. Derniers du groupe, distancés de douze points derrière la zone de maintien, ayant perdu à Gennevilliers la semaine dernière le « match des derniers », tous leurs indicateurs sont au rouge. « Et on ne va pas se raconter d’histoire,
Si nous perdons nos huit premiers matchs, quelles raisons objec- tives nous inciteraient à penser que nous pourrons gagner les huit matchs suivants pour nous maintenir ? Nous sommes parvenus au moment où le succès n’est plus négociable. Si on n’est pas capable d’accrocher chez nous des équipes qui ne sont pas les ogres de la poule… C’est un très gros défi qui nous attend. » Pour ce match crucial, les Berruyers joueront avec le pilier sud-africain Kgetho Nabokela, tout juste arrivé des Naka Bulls.
Cette équipe de Drancy qui sortait de trois années d’apprentissage douloureux en Fédérale 1, dont la position dans la division avait été maintenue artificiellement par les restrictions sanitaires d’abord, puis par le jeu de la refonte fédérale, a enfin trouvé sa stature dans la compétition. Sur l’ensemble des trois dernières saisons, elle compulsait six petits succès en quarantesix matchs (13 %). En remportant déjà quatre victoires lors des sept premières journées depuis le lancement du championnat (57 %), elle a fait bondir son ratio. Et surtout, le dernier de ses succès obtenu contre Nuits-Saint-Georges (35-6), a frappé les esprits. Prendre un bonus offensif contre un adversaire de cette taille, qui se rendait en Ile-de-France pour faire valoir ses droits potentiels sur la première place, est une nouvelle disposition toute nouvelle. Sans leur poutre namibienne Ruan Ludick, partie en sélection, et sans l’ouvreur et buteur Suisse Simon Perrod, comme si de rien n’était, les Franciliens ont déroulé un match de grand niveau. « Je dois dire que même le staff a été surpris du contenu, les a applaudis leur manager Samuel Moulion. Le rythme, le plan de jeu, notre capacité à tenir le ballon, tout a fonctionné assez parfaitement. » Et cette équipe qui s’était inclinée de justesse lors de son dernier déplacement, à l’occasion du derby à Saint-Denis (16-9), tout en manquant dix-huit points au pied, de voyager vers Chartres portée par une petite allégresse. Et que vaudra-t-elle face à la formation la plus en verve du moment ?
RETOUR DE HASNARD
La semaine dernière, les Chartrains n’ont pas manqué leur rendez-vous contre le Servette de Genève. Les Suisses s’étaient déjà inclinés la semaine précédente à Nuits-Saint-Georges, et ils se déplaçaient dans le CentreVal-de-Loire avec le désir immense de rattraper cette mésaventure à près de quarante points (38-18). Les Chartrains les ont pris, et notamment en imposant leur force en mêlée fermée. « Mais dans le fond, cette affiche internationale avait fédéré le groupe très facilement, note le manager Renaud Gourdon. Tout le monde voulait jouait le Servette. Je crois sincèrement que la venue de Drancy nous posera des problèmes différents. Ce sera notre quatrième match à domicile et il n’est jamais facile d’enchaîner autant de prestations à la maison. La victoire contre le Servette peut provoquer une petite décompression. Et cette équipe de Drancy, que l’on con- naissait très combative, montre de nouvelles dispositions. Je crois que l’on va vraiment pouvoir juger cette semaine si le costume de la pre- mière place est trop grand pour nous. » Les Chartrains aligneront le même groupe vainqueur du Servette. Drancy profitera du re- tour de son capitaine Hugo Asnard, le troisième ligne reve- nu d’une déchirure à une cuisse.
BERRE-L’ETANG EN POLE POSITION
Avec six victoires et une défaite, Berre-L’Etang tient la pole position dans la poule, mais le leader a été sérieusement mis en péril lors de son déplacement chez la lanterne rouge, à Meyzieu. « Quand on encaisse 43 points, que l’on prend trois cartons jaunes, c’est un petit miracle de revenir avec la victoire. Défensivement notre équipe a été méconnaissable. Ce qu’il faut retenir c’est l’état d’esprit d’un groupe qui a réappris à gagner, mais il nous reste encore des choses à corriger », analyse Laurent Cadau. Le manager berrois se projette plus avant dans la saison « après la réception de Villefranche-sur-Saône, le dernier bloc de l’année durant lequel nous rencontrerons Issoire, Agde et Annonay sera décisif. »
Pas si loin
Distancé au classement, Meyzieu n’a toujours pas connu la victoire. Face à Berre-L‘Étang, les Majolans ont concédé leur septième défaite consécutive, la quatrième à domicile. Pourtant, lors de cette rencontre, Meyzieu a fait mieux que rivaliser avec le leader, en pointant quatre essais et en ne cédant que de cinq points après avoir encaissé deux essais dans les dix dernières minutes. Il faut aussi souligner qu’à ce jour les Majolans ont rencontré six des sept équipes du haut de tableau.
Le vent aurait-il tourné dans les Pyrénées Orientales ? Après avoir aligné cinq défaites successives, Céret vient de signer deux victoires consécutives, l’une rapportée de Tricastin, l’autre assurée à domicile face à Gruissan. L’enchainement positif ne fait pas perdre le sens des réalités à Mathieu Siro, l’entraineur cérétan : « Ce n’est pas parce que nous avions perdu cinq matchs que nous étions nuls, ce n’est pas parce que nous en avons gagné deux que nous sommes bons. On ne va pas non plus parler de déclic. Dans la conduite d‘une saison de nombreux paramètres entrent en ligne de compte. Céret a abordé cette saison avec un nouvel effectif, un nouveau projet de jeu suite à mon arrivée au club. Il est nécessaire de permettre aux choses de se mettre en place. Nous avons un groupe jeune qui dans son début de parcours a été confronté aux quatre équipes qui occupent le haut du classement. Hormis contre Agde et contre Annonay face à qui nous avons encaissé trois essais à zéro passe, nous avons concédé de courtes défaites, en prenant le bonus défensif. Sur ce début de saison, notre groupe a parfois manqué d’expérience. Nos deux victoires démontrent qu’il a appris, mais l’équilibre reste précaire. On ne va pas s’enflammer. » Le nouvel entraîneur catalan tient pour relative la lecture de l’actuel classement, même si son équipe est parvenue à s’éloigner de la zone rouge : « Il faut attendre la fin de la phase aller pour que s’estompent les effets de calendrier. Nous aimerions pouvoir virer à la trêve en étant dans le ventre mou de ce championnat. » Pour autant Mathieu Siro tire quelques enseignements au premier tiers de la compétition : « Rien n’est acquis, mais après sept matchs nous avons quelques certitudes. Nous avons cerné nos défauts, nous connaissons nos qualités. Nous savons de quoi notre groupe est capable, nous sommes convaincus qu’il peut bien faire. »
UN VRAI TEST
La prochaine confrontation avec La Valette, sur la pelouse catalane, sonnera comme un test en offrant aux Cérétans la possibilité d’entretenir leur nouvelle dynamique. Les Varois, qui, comme Céret comptent deux victoires (acquises à domicile) restent sur une défaite concédée sur leurs terres devant Tricastin, l’équipe face à laquelle Céret a ouvert la bonne série du moment.Aux yeux de Mathieu Siro la comparaison ne tient pas : « Nous sommes bien placés pour savoir comment une équipe peut réagir quand elle vient de se faire battre chez elle. Nous avons gagné à Tricastin au lendemain d’une courte défaite à domicile face à Berre. Notre seule certitude est que ce match sera compliqué. Nos deux victoires nous ont apporté la confiance qui nous manquait, elles ne nous ferons pas oublier la méfiance. »