Midi Olympique

Le super grand chelem des Bleus

LE XV DE FRANCE A DÉSORMAIS BATTU TOUTES LES NATIONS DU TOP 10 MONDIAL. CE QUI EN FAIT PLUS QUE JAMAIS UN SACRÉ PRÉTENDANT À LA COURONNE MONDIALE. MAIS L’ÉCART EST INFIME...

- V. B.

Samedi soir, les Bleus auraient mérité d’avoir un trophée à soulever sur la pelouse du Vélodrome. Car ils ont dominé les champions du monde en titre. Et encore plus car ils ont bouclé, à Marseille, un tour du monde de victoires. Comme une sorte de super grand chelem. Après être venus à bout de l’Afrique du Sud au Vélodrome, les Bleus peuvent désormais se targuer d’avoir vaincu l’intégralit­é des dix meilleures nations au monde. Une ligne invisible au palmarès mais une sacrée performanc­e sur la durée.

« Il y a beaucoup de joie d’avoir battu toutes les grandes nations mondiales », reconnaît Antoine Dupont. « On a commencé l’aventure en affrontant les vice-champions du monde anglais, il y a trois ans, sans vécu collectif, sans histoire commune, rappelle Fabien Galthié. Puis, il y eut les All Blacks il y a un an : ce fut différent, très différent. Là, c’était le troisième match de ce type qui nous attendait… » Les cadors passent, le XV de France les terrasse. A-t-il pour autant déjà pris une forme d’ascendant psychologi­que sur la concurrenc­e ? On est en droit de le penser tant la bande à Dupont a su imposer sa loi à ses rivaux en toutes circonstan­ces. Le cumul de ces succès lui confère un vécu inestimabl­e. Un socle de confiance et de certitudes ô combien précieux :

« J’espère qu’on va tous retenir ce qu’on a vécu là, se projette Fabien Galthié. Il faut garder ce match en tête pour continuer à progresser. » Vers l’objectif ultime.

Tous les efforts actuels et passés n’ont qu’un but, qu’une échéance : le 28 octobre 2023, jour du jugement dernier.

Plus que jamais, les Bleus, actuels numéros 2 mondiaux, se dirigent vers l’événement avec une tête de premier de la classe : « Je ne sais pas si nous sommes favoris pour la Coupe du monde mais c’est bien d’engranger des victoires comme ça face à de grosses nations avant d’entamer une grande compétitio­n », évoque Thomas Ramos. Antoine Dupont, en digne capitaine, plante le décor des douze mois à venir : « Il faudra garder un seuil de vigilance pour avancer comme on le fait jusqu’à présent. Sans doute avec un statut différent, peutêtre avec un statut de favori comme ça a été évoqué ces derniers temps. Il faudra conserver notre confiance, cet état d’esprit, l’envie d’être toujours meilleur. Tout en restant vigilant car toutes les nations vont vouloir nous voir tomber. » Et plus on chute de haut, plus le choc est rude.

Samedi soir, Jacques Nienaber reconnaiss­ait la supériorit­é de ces Tricolores tout en laissant entendre que, d’ici onze mois, la donne pourrait avoir changé. Il y avait du respect dans sa voix, en aucun cas du complexe. « Est-ce que la France est favorite pour le Mondial ? Elle est proche de cette place. Il n’y a pas d’égal à la France en ce moment. Mais entre toutes les grosses nations, il y a très peu d’écart actuelleme­nt. À nous de travailler d’arrache-pied pour élever notre niveau. On sera dans la même poule que l’Irlande et on risque de croiser l’équipe de France ou les Blacks en quart. » La menace a été écartée, provisoire­ment. Mais elle reviendra, encore plus aiguisée et déterminée. Et les Bleus, si souvent chasseurs par le passé, seront désormais les chassés.

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Photo Midi Olympique - Patrick Derewiany Cyril Baille inscrit un essai plein de rage pour les Bleus. « IL N’Y A PAS D’ÉGAL À LA FRANCE »

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