Midi Olympique

« C’est un sport de contacts »

- recueillis par N. A. Propos

C’était du très haut niveau. Heureuseme­nt que l’on ne joue pas les Springboks tous les week-ends. Ils ont joué avec leur ADN et les

Français ont répondu à l’intensité des contacts. J’ai trouvé ça formidable, avec des joueurs comme Jelonch qui ont répondu sur la densité physique. Ce n’est que le jeu. Je n’ai pas été choqué en tant que médecin. En tant que père, je n’aurais pas aimé que mon fils se retrouve au milieu, mais je pense que j’aurais pu être fier aussi. Mais des joueurs sud-africains, nous en voyons tous les week-ends dans notre championna­t qui n’est pas tendre non plus. Les Sud-Africains jouent pour broyer leurs adversaire­s. C’est un sport où diminuer physiqueme­nt l’adversaire fait partie du jeu, en restant dans la règle. Et tous les gestes qui étaient en dehors de la règle ont été sanctionné­s. On ne pourra pas arriver au risque zéro et au non contact avec la tête. Une maman a pu trouver ce match violent mais le rugby reste un sport de contacts, comme la boxe ou le MMA qui est pour moi de la barbarie. Et pourtant, il y a forcément des règles. Pour moi, médecin du sport, ça reste un sport de contacts et donc violent. Sincèremen­t, il n’y a pas eu de grosses commotions. Nous n’avons pas vu un mec se relever en titubant et contraint de sortir après avoir subi un vrai K.O. Ce n’était que des protocoles commotions, ça veut dire que l’on est sur des dépistages de HIA 1, à la suite de coups à la tête avec suspicions de commotion. On a grandement amélioré l’image du rugby en misant sur la prudence car on pouvait avant voir des joueurs titubant rester sur la pelouse. Ici, Danty sort sur un choc, mais la blessure de Baille n’a rien à voir avec l’intensité du match et pour Flament, je pense qu’il a été victime de l’organisati­on. Vous avez dix minutes pour passer le protocole et comme il a dû attendre son tour, je pense qu’il a été hors délais. Mais rien ne dit que le neurologue ne lui donnera pas son feu vert dans 48 heures. On peut retenir que lorsqu’il n’y a qu’un seul médecin indépendan­t, il peut être débordé. C’est plus facile quand les deux médecins de clubs peuvent faire passer le test. Et pour l’avoir vécu à l’étranger, on est moins à l’aise en anglais, surtout avec l’accent sud-africain donc cela prend plus de temps. Ici, nous n’avons pas vu de bras cassé, d’épaule luxée, de tête ouverte. Mais je reconnais que c’est impression­nant quand vous voyez des joueurs comme Uini Atonio ou Romain Taofifenua ne pas avancer face aux impacts des Boks.

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