Macalou déploie ses ailes
SEKOU MACALOU - TROIS-QUARTS AILE DU XV DE FRANCE LE TROISIÈME LIGNE DU STADE FRANÇAIS A RAPIDEMENT REMPLACÉ... JONATHAN DANTY. PLACÉ À L’AILE, SEKOU MACALOU A VÉCU UN APPRENTISSAGE ACCÉLÉRÉ, AVEC SUCCÈS.
En faisant le choix de placer six avants pour deux arrières sur le banc des remplaçants, le staff du XV de France s’exposait à ce genre de risque. Lequel ? Celui de voir l’un de ses trois-quarts sortir prématurément. En l’occurrence, c’est Jonathan Danty qui dût céder sa place après douze minutes, touché au visage après un déblayage illégal de Pieter-Steph du Toit. Lequel sortira également… sur carton rouge. Pour le remplacer, Fabien Galthié et son staff auraient pu choisir de faire entrer Matthieu Jalibert à l’ouverture et faire glisser Romain Ntamack au centre, comme ce fut expérimenté, sans trop de réussite certes, il y a un an. C’est donc bien le troisième ligne du Stade français qui a foulé rapidement la pelouse de l’Orange Vélodrome,Yoram Moefana retrouvant son poste de centre aux côtés de Gaël Fickou. « Il a les qualités de vitesse et de puissance pour jouer à ce poste, soulignait à son sujet à l’automne dernier, l’entraîneur en charge des trois-quarts tricolores, Laurent Labit. Sekou s’exprime pleinement dans les couloirs. C’est là qu’on veut le voir, car il peut être très efficace sur les extérieurs. Il est capable de porter le ballon, de mettre de la pression sur le jeu au pied. Côté vitesse, il se comporte mieux que certains trois-quarts… »
« QUAND IL A LE BALLON, IL PEUT TOUT SE PASSER »
Sekou Macalou a donc connu une situation réelle, face aux champions du monde qui plus est. Et il aura fallu seulement quelques secondes pour entrer pleinement dans son match. Après un petit temps d’hésitation, où il oublia de monter sur la pénaltouche manquée de Romain Ntamack, Sekou Macalou a assuré dans ce rôle d’ailier. Pour son premier ballon, le Parisien a… joué au pied. Un jeu au pied légèrement manqué qu’il a tout de même récupéré après un duel gagné dans les airs. Un secteur qu’il a globalement dominé tout au long du match.
Offensivement, Macalou a fait du Macalou, avançant sur chacun de ses ballons. Sur son premier ballon d’attaque. Bien décalé par Thomas Ramos, l’ancien Massicois a tenté, tel un ailier, de déborder Kurt-Lee
Arendse. Sans réussite, même s’il libère tout de même parfaitement permettant la continuité du jeu. Une action qui aboutira à l’essai de Cyril Baille (21e). En deuxième mi-temps, il se signale en débordant de ses 22 mètres, avant d’être repris par les chaussettes par ce même Arendse. Au final, le Parisien est le Tricolore qui a le plus progressé ballon en mains (77 mètres gagnés). « On connaît Sekou, quand il a le ballon dans les mains, il peut tout se passer, souriait l’arrière Thomas Ramos quelques minutes après la rencontre. C’est un joueur qui va très vite, donc forcément offensivement c’est un gars qui peut apporter. Le poste d’ailier, il le connaît puis- qu’il y a joué un petit peu. Il a montré qu’il était pré- sent dans les domaines sur lesquels on l’attendait. » Après la sortie de Grégory Alldritt, il a retrouvé sur les mêlées offensives un poste de numéro huit plus habituel pour lui, pour négocier au mieux les sorties de balle.
En défense aussi, Sekou Macalou a été précieux en rattrapant plusieurs coups grâce à sa vitesse et sa puissance.Tout d’abord, sur un électrique Cheslin Kolbe (27e) puis en venant au secours de Gaël Fickou pour propulser Damian de Allende en touche en fin de premier acte (38e). Enfin, c’est encore lui qui intervient pour aider Maxime Lucu à envoyer ce diable d’Arendse hors des limites du terrain à seu- lement quelques mètres de l’en-but (62e). « Sekou a du talent, on le sait, souffle Gaël Fickou. Ce soir, il l’a mis au service de l’équipe. Il a cette capacité à s’adapter très vite, il répond toujours présent dans les grands matchs. Il a prouvé qu’il était au niveau, qu’il pouvait aussi bien jouer ailier que troisième ligne aile. C’est un joueur discret qui a une super mentalité, qui apporte du positif. Il fait du bien au groupe. » Macalou a séduit et apporté des garanties à un poste assez inhabituel pour lui. Le Parisien a prouvé qu’il était une option crédible. Une option qui permet au staff français de continuer à placer six avants sur le banc pour seulement deux arrières, avec Macalou donc dans ce rôle hybride…