Midi Olympique

Un duel d’outsiders

- Par Sébastien FIATTE À Bédarrides, dimanche 15 h 30. Arbitre :

Ce n’est pas le monde à l’envers, mais cela y ressemble. En début de saison, la rencontre entre Aubenas et Mâcon, programmée lors de cette neuvième journée, avait tous les airs d’une affiche de haut de tableau, sur le papier, entre deux gros bras annoncés, fort d’un budget conséquent. Mais les deux formations vont disputer un match de la peur en Ardèche, quand Bédarrides et Graulhet vont se rencontrer dans le Vaucluse pour une place au soleil.

Petits budgets, esprit de corps et de clocher, statut de petit Poucet cultivé sans fard, parfois avec malice pour mieux endormir l’adversité, les deux structures ne cachent pas se ressembler.

« Comme nous, c’est un club de village, pas clinquant, qui ne parle pas de Pro D2, rappelle le coach des avants provençaux, Cédric Despalles. Ils n’ont pas beaucoup de moyens mais se montrent conquérant­s, avec un bon pack, de la hauteur dans l’alignement. Cette équipe comporte de nombreux bons joueurs derrière, comme Kevin Boulogne, Cédric Soulé, Davy Chiffre. Nous savons que ce sera compliqué ! » L’affronteme­nt de ce dimanche servira de miroir pour savoir lequel des deux est le plus bel outsider de cette première partie de saison.

MIEUX GÉRER LES DÉPLACEMEN­TS

À domicile, Bédarrides partira forcément favori. Après avoir lancé idéalement sa saison par deux succès en déplacemen­t (à Marcq-en-Baroeul et Rumilly), le club veut capitalise­r avant la fin de l’année civile marquée par trois réceptions (Graulhet, Beaune, Marcq-en-Baroeul) avant les fêtes de fin d’année. Le problème est que Graulhet compte bien jouer les empêcheurs de gagner en rond. Pour leur deuxième déplace- ment le plus court de la saison (4 h 45 seulement !), après leur voyage à Nîmes, Graulhet espère montrer un autre visage qu’à Beaune (12-42), où il est tombé de très haut !

« On se pose la question de savoir comment mieux se déplacer, comment mieux aborder les semaines,

ne cache pas le coach de la défense, Florian Gimbergues. Avec la longueur des déplacemen­ts, certains jouent plus à la belote qu’au rugby… »

Après la déconvenue en Bourgogne, il s’agit d’éviter la rebelote… Il s’agira d’abord de ser- rer les dents en défense. Si le « phénomène » Wokorach est incertain (mollet), le danger offen- sif de l’équipe vauclusien­ne, meilleure mar- queuse d’essais de la poule (25), reste bien pré- sent. Le secteur de la mêlée, où chaque équipe sera diminuée par l’absence d’un pilier droit (Alex Dos Santos, blessé, à Graulhet, Yassine Ben Abdallah, suspendu, à Graulhet), pourrait également être décisif.

Les présidents Christian Manent et Noël Besson m’ont contacté il y a une quinzaine de jours pour me demander de leur donner un coup de main.

Vous avez été nommé directeur sportif. Quel est votre rôle ?

J’échange avec les deux entraîneur­s, et je prends la décision finale, dans tous les domaines, en concertati­on avec eux. C’est ma manière de travailler. Le but est de remettre la machine en route. Il n’est pas question de se tirer dans les pattes.

Comment analysez-vous la situation de l’équipe ?

Je pense qu’il fallait peut-être amener un autre discours. Ici, il y a une identité que les entraîneur­s ne connaissai­ent pas forcément. Ils sont arrivés avec leur vérité, qui a pu avoir du mal à passer. Je suis ici depuis dix ans. Il y a une identité qu’il ne faut pas changer, que tout le monde veut garder. J’amène une autre rigueur.

Laquelle ?

Les garçons doivent se mettre à travailler en plus. Mon objectif est que les choses

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