« Dans les tronches, ça n’a rien lâché »
L’ANCIEN AIXOIS ÉVOQUE LES EFFETS DU STAGE ORGANISÉ À BUGEAT PENDANT LA TRÊVE. LE GROUPE A PRIS EN CONFIANCE ET A PU GLANER UN SUCCÈS MÉRITÉ À COLOMIERS.
Vous étiez dernier il y a deux matchs. Comment expliquez-vous cette victoire à Colomiers ?
Une grosse partie de ce succès vient de la prise de conscience collective de la situation du groupe. À Bugeat (Corrèze), on a fait du rugby mais pas seulement. On a pu poser les choses et définir les mots importants qui définissaient notre groupe. Et les mecs s’identifient à ça et prennent conscience du potentiel qu’on a. Maintenant, le plus dur reste à faire. On a gagné à Colomiers et ça fait beaucoup de bien à tout le monde. Mais Vannes débarque la semaine prochaine et c’est costaud. Ils ont remporté leurs deux derniers déplacements à Colomiers et Nevers. Il va falloir être très vigilant.
On avait déjà commencé à bosser le pro- jet de jeu pour attaquer le match à Colomiers. Toutes nos analyses se sont faites là-bas. Ça nous a fait gagner un peu de temps. Au-delà de ça, ce n’est pas tant l’aspect technique que l’état d’esprit qui a fait la différence. En fin de match, on est acculé sur notre ligne pendant près de dix minutes. Et on finit par une très grosse mêlée : pénalité pour nous et on sort du camp.
En somme, vous reprenez peu à peu confiance en vous…
Dans les tronches, ça n’a rien lâché. On s’est accroché jusqu’au bout. Dans le ping- pong rugby on était plutôt performant puis- qu’il y a 6-6 à la pause. Ça nous avait fait défaut sur les derniers matchs. J’ai sou- venir du match à Aix qui nous avait battus là-dessus. On s’était trop exposé. Là, c’est plus consistant. Même si ce matin (same- di), on a vu qu’on doit être plus structu- rés et pragmatiques sur les sorties de camp.
Depuis le début de l’année, que ce soit David Gérard, PP Lafond ou les dirigeants, ils nous ont toujours dit : « Vous n’êtes pas devenus mauvais en trois mois. » Ça reste des amicaux mais on fait une très bonne intersaison en battant Castres et Perpignan. Le premier bloc est super, avec des succès contre Nevers et Agen et on fi- nit par un bonus offensif contre Mont-de- Marsan. On s’est écroulé lors du deuxième bloc et c’est là qu’on a perdu confiance. Mais ces choses-là, on sait les faire. Il suffit d’être pragmatique, et de se rassu- rer sur les sorties de camp, l’occupation et la défense. En fait, c’est une excitation collective. Qu’on soit un peu connectés et qu’on ait envie d’aller dans le même sens. Sur cette action, on leur fait dégueu- ler le ballon sur le maul. Ça franchit, on écarte sur les trois-quarts, on revient sur les avants, et avec une petite passe dans le dos, « Roko » (Semesa Rokoduguni) qui marque l’essai de 90 mètres. C’est magnifique. Tu sentais du lien, ça conver- geait…
Moi, je l’espère. Surtout qu’il y a une prise de conscience sur les capacités du groupe. Au-delà de l’aspect technique ou straté- gique, c’est l’état d’esprit. S’encourager à chaque action positive, et prendre tout ce que l’adversaire nous laisse. Gagner à Colomiers c’est beau mais le plus impor- tant c’est de confirmer. Notre programme, c’est réception de Vannes, puis deux gros déplacements à Rouen qui vient de perdre à domicile et Oyonnax qui est en feu en ce moment. Et derrière on reçoit Soyaux- Angoulême qui menait à la 70e à Grenbole. Ça va être très compliqué. Il faut absolu- ment confirmer contre Vannes et répondre présent à domicile face à nos supporters.
Les Etudiants au soutien !
Une nouvelle fois, le stade Maurice-David a affiché complet pour ce « gros » match ! Un duel disputé à guichets fermés qui avait débuté par un duel fratricide entre la fac de Lettres et la fac de Droit. La première nommée s’imposant 15-5 dans une ambiance déjà bien chaude. Avec la victoire de Provence Rugby à la sirène, la soirée et la troisième mi-temps qui ont suivi ont été animées par ces mêmes étudiants heureux d’avoir pu soutenir du début jusqu’à la fin les hommes de Mauricio Reggiardo.
Le neuf en péril
C’est à la 34e minute que Pierre Pagès a vu son épaule céder suite à un gros plaquage adverse. Reparti avec les pompiers, on soupçonne une clavicule cassée. Problème à venir pour les Audois, Samuel Marquès va tout juste rentrer de sélection (il a qualifié le Portugal à l’ultime minute sur une pénalité et ira donc à la Coupe du monde), et devrait avoir besoin d’au moins quelques jours pour se remettre au championnat. Donc pour le moment Damien Anon reste seul sur le pont, à la barre du bateau.
Première sortie réus- sie pour Dodson
Cameron Dodson a effectué son premier match avec Aurillac. Le deuxième ligne anglais, arrivé tout droit des Wasps, s’est parfaitement intégré durant la semaine, tout comme lors de la rencontre avec plus de 45 minutes sur la pelouse. De l’engagement, de la hau- teur, propre avec le ballon, « il a été incroyable d’adaptabilité », lâchait même Mathieu Lescure, en charge des avants.
Vaotoa 220 matchs pour
En débutant ce vendredi soir à Colomiers, Dimitri Vaotoa (54 minu- tes disputées) a égalé le record de Jérémy Chaput du nombre de matchs joués en Pro D2 avec le maillot vert et noir. « Je vais être élogieux à son égard. Dimitri Vaotoa est un monument, vantait PP Lafond. Quand on fait 220 matchs dans un club, ça veut dire quelque chose. » Celui qui est passé en deuxième ligne à plein temps évolue à Sapiac depuis 2012 « et ça n’est pas son dernier match », assurait son entraîneur.
Une première feuille pour Andy Timo
Le troisième ligne massicois Medhi Tlili a participé la semaine dernière au stage des moins de 20 ans organisé à Marcoussis. C’est la conséquence de son excellent début de saison. À 18 ans seulement, ses excellentes dispositions à l’entraînement avaient conduit le staff francilien à le convoquer sur cinq feuilles de match de Pro D2 sur les dix premières journées. Sa convocation avec les moins de 20 ans a suivi. Absent durant toute la semaine, il n’était pas disponible pour jouer contre Biarritz. Et pour le remplacer, les Massicois ont lancé vendredi soir dans le grand bain, un autre grand espoir du club : Andy Timo (18 ans). Le jeune troisième ligne a disputé ses vingt-cinq premières minutes chez les professionnels. À son avantage. Même s’il n’a jamais pu trouver des espaces, l’activité électrique de l’Oscar Midol espoir du mois d’octobre, a bien concentré les défenseurs.