Aurillac gagne un combat le nez dans le gazon
EN S’IMPOSANT, LES CANTALIENS RÉUSSISSENT LE CINQ SUR CINQ À LA MAISON AU TERME D’UN GROS COMBAT FACE À NEVERS.
Il était clairement annoncé que ça allait « taper fort » vendredi soir dans le Cantal et ça a été le cas. Dans un vrai combat d’hommes, et autour d’un bon match de rugby, le Stade aurillacois a répondu au défi physique lancé par des Neversois en quête de certitudes. Si les hommes de Xavier Péméja ont dominé dans le secteur des rucks, ils se sont tout de même cassé les dents dans la zone préférée des Aurillacois, les dix derniers mètres. À l’image de cette dernière séquence de jeu où les coéquipiers de Rudy Derrieux n’ont pas trouvé la faille pour, au minimum, aller chercher un point de bonus défensif. « C’est le genre de séquence qu’il va falloir reproduire pour arriver à quelque chose. Maintenant, on est très déçus justement de ne rien ramener derrière une séquence où l’on fait plus de quinze temps de jeu et on n’y arrive pas. » Le capitaine de l’USON fataliste, mais pas abattu, espère tout comme son coach, que ce match sera porteur de lendemains meilleurs.
C’était d’ailleurs le cas pour locaux car ces trois dernières minutes à haute intensité relèvent de cette incroyable faculté qu’ont les Cantaliens à se transcender pour défendre la ligne d’en-but. « On a été clairement en difficulté dans les rucks, surtout en première mitemps, avouait le demi de mêlée David Delarue. C’était compliqué d’imposer notre rythme. On aurait pu douter après leur premier essai, mais on a su tout de suite réagir. » Effectivement, pas le temps de gamberger avec le troisième ligne géorgien Beka Shvangiradze, encore impressionnant, à la conclusion. D’ailleurs, le pack aurillacois aura fait un gros match et la toute nouvelle association Cameron Dodson – Jean-Baptiste Singer a donné grande satisfaction dans la cage. « Nous réalisons ce soir une super opération. Nevers est vraiment une grosse équipe, on l’a vu devant, dans les rucks, dans la conquête. Je suis très fier des gars car on a su répondre. »
WINTER IS COMING
Auteur, lui aussi, d’un très gros match, Jean-Baptiste Singer savoure d’autant plus que c’est « le match le plus dur que l’on ait fait à la maison ». Une belle préparation pour la suite car d’autres échéances toutes aussi engagées attendent les Rouge et Bleu. Le Stade aurillacois sait pertinemment que la période d’hiver, « qui peut, on le sait, durer un moment ici », souriait le deuxième ligne, va laisser place à un autre rugby. Celui où il va falloir affronter des conditions parfois homériques, mettre le bleu de chauffe et le nez dans le gazon pour continuer de dire aux autres « ici, c’est chez nous ! ».
Cette victoire face à Nevers reste porteuse d’espoir et « doit permettre à Aurillac de grandir encore », estimait même Singer. Des Aurillacois qui, pour une fois, entament parfaitement leur bloc et se donnent toujours les moyens de regarder devant.