Midi Olympique

Biarritz maîtrise et lâche ses coups

LES BASQUES ONT REALISÉ UNE PRESTATION DE BONNE QUALITÉ EN FACE D’UN ADVERSAIRE TROP DEMUNI EN CONQUÊTE POUR RIVALISER.

- Par Guillaume CYPRIEN

Deux actions cruciales successive­s qui se sont déroulées en fin de rencontre résument la mainmise totale des Biarrots sur cette partie, et l’impuissanc­e dans laquelle ils ont réduit les Francilien­s dans des options de jeu trop aléatoires. On jouait la soixante-dixième minute et les Massicois s’étaient vraiment ragaillard­is par une volonté collective exercée tous azimuts dans le grand champ, afin de bouger ce bloc compact que les Basques leur avaient opposé. Ils disposaien­t d’un moral en forte hausse, puisque trois minutes auparavant, l’essai de Lanen les avait bien relancés. Ils poussaient, et à force de provoquer leur chance, leurs assauts ont provoqué une pénalité sur la ligne des 22 mètres de leurs adversaire­s. Il restait dix minutes à jouer, une pénaltouch­e, un essai, et la fin de match pouvait encore leur sourire. Leur décision de troquer cette pénalité pour une mêlée dont ils n’ont rien tiré qu’une action brouillonn­e, a révélé leur sentiment d’impuissanc­e. Dans ce domaine précis de la touche, le déroulé du rapport de force les a forcés à un choix bizarre et infructueu­x. Quatre minutes plus tard, les Massicois se sont résolus à provoquer une dernière bataille dans l’alignement, qu’ils ont de nouveau perdue.

GERMAIN DANS UN FAUTEUIL

Les hommes de Matthew Clarkin ont tellement dominé le secteur aérien, qu’ils ont rendu stérile la débauche d’énergie locale. À quoi ils ont ajouté sur cette supériorit­é, une aisance parfois lumineuse dans le jeu de ligne. « C’était très agréable de jouer derrière nos avants ce soir », les a loués un excellent Baptiste Germain, le Toulousain prêté, dont l’animation a été grandement facilitée par cette prestation très costaude. Et le centre Vergnaud de profiter de la chose pour marquer son retour à la compétitio­n, après sept mois d’absence, d’un essai tellement limpide. Oubliée, cette fracture du pied mal diagnostiq­uée après son dernier match à Montpellie­r en top 14, dans cette maestria d’un soir. Dans certaines de leurs initiative­s, le nombre de leurre basques sur la ligne de front avoisinait celui des preneurs de balle en arrière-plan, et le revenant s’est effondré dans l’en-but après que la défense massicoise, ne sachant vraiment sur qui concentrer les placages, s’ouvre dans un grand désarroi. À l’issue de cette semaine singulière lors de laquelle les rumeurs ont envoyé la famille Gave du côté de Nice, avec cette équipe un peu amputée où le jeune pilier Erdocio enchaînait sa 4e titularisa­tion, aux côtés du droitier Millar, qui a fait ses quatre-vingts minutes, et avec cet ancien basketteur encore inexpérime­nté Temo Matiu, venu depuis trois ans au rugby en marchant sur les traces de son père, qui a fait une entrée tout à fait prématurée dès la onzième minute de jeu, cette équipe de Biarritz a montré de quelles ressources elle disposait. Son manager Matthew Clarkin pouvait apprécier « une prestation d’ensemble vraiment aboutie ».

 ?? Photo André Roques ?? À Rouen, Damien Anon et ses coéquipier­s ont glané leur première victoire à l’extérieur depuis le début de la saison.
Photo André Roques À Rouen, Damien Anon et ses coéquipier­s ont glané leur première victoire à l’extérieur depuis le début de la saison.

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