Biarritz maîtrise et lâche ses coups
LES BASQUES ONT REALISÉ UNE PRESTATION DE BONNE QUALITÉ EN FACE D’UN ADVERSAIRE TROP DEMUNI EN CONQUÊTE POUR RIVALISER.
Deux actions cruciales successives qui se sont déroulées en fin de rencontre résument la mainmise totale des Biarrots sur cette partie, et l’impuissance dans laquelle ils ont réduit les Franciliens dans des options de jeu trop aléatoires. On jouait la soixante-dixième minute et les Massicois s’étaient vraiment ragaillardis par une volonté collective exercée tous azimuts dans le grand champ, afin de bouger ce bloc compact que les Basques leur avaient opposé. Ils disposaient d’un moral en forte hausse, puisque trois minutes auparavant, l’essai de Lanen les avait bien relancés. Ils poussaient, et à force de provoquer leur chance, leurs assauts ont provoqué une pénalité sur la ligne des 22 mètres de leurs adversaires. Il restait dix minutes à jouer, une pénaltouche, un essai, et la fin de match pouvait encore leur sourire. Leur décision de troquer cette pénalité pour une mêlée dont ils n’ont rien tiré qu’une action brouillonne, a révélé leur sentiment d’impuissance. Dans ce domaine précis de la touche, le déroulé du rapport de force les a forcés à un choix bizarre et infructueux. Quatre minutes plus tard, les Massicois se sont résolus à provoquer une dernière bataille dans l’alignement, qu’ils ont de nouveau perdue.
GERMAIN DANS UN FAUTEUIL
Les hommes de Matthew Clarkin ont tellement dominé le secteur aérien, qu’ils ont rendu stérile la débauche d’énergie locale. À quoi ils ont ajouté sur cette supériorité, une aisance parfois lumineuse dans le jeu de ligne. « C’était très agréable de jouer derrière nos avants ce soir », les a loués un excellent Baptiste Germain, le Toulousain prêté, dont l’animation a été grandement facilitée par cette prestation très costaude. Et le centre Vergnaud de profiter de la chose pour marquer son retour à la compétition, après sept mois d’absence, d’un essai tellement limpide. Oubliée, cette fracture du pied mal diagnostiquée après son dernier match à Montpellier en top 14, dans cette maestria d’un soir. Dans certaines de leurs initiatives, le nombre de leurre basques sur la ligne de front avoisinait celui des preneurs de balle en arrière-plan, et le revenant s’est effondré dans l’en-but après que la défense massicoise, ne sachant vraiment sur qui concentrer les placages, s’ouvre dans un grand désarroi. À l’issue de cette semaine singulière lors de laquelle les rumeurs ont envoyé la famille Gave du côté de Nice, avec cette équipe un peu amputée où le jeune pilier Erdocio enchaînait sa 4e titularisation, aux côtés du droitier Millar, qui a fait ses quatre-vingts minutes, et avec cet ancien basketteur encore inexpérimenté Temo Matiu, venu depuis trois ans au rugby en marchant sur les traces de son père, qui a fait une entrée tout à fait prématurée dès la onzième minute de jeu, cette équipe de Biarritz a montré de quelles ressources elle disposait. Son manager Matthew Clarkin pouvait apprécier « une prestation d’ensemble vraiment aboutie ».