Midi Olympique

Béziers : un sursis pour tout un club

ATTENDUS AU TOURNANT, LES BITERROIS ONT CONJURÉ LA TENDANCE EN SIGNANT UN SUCCÈS BONIFIÉ FACE À ROUEN. DE QUOI MAINTENIR PIERRE CAILLET DANS SES FONCTIONS.

- Par Rémy RUGIERO

Une ligne rouge était prononcée, même si les principaux concernés ne reconnaiss­ent pas l’élaboratio­n d’un objectif comptable sur les deux dernières rencontres, tout autre résultat qu’une réussite face aux Normands aurait abouti sur l’éviction de Pierre Caillet. Voilà pour le côté factuel. Le technicien aura apprécié la réaction d’orgueil et le soutien proclamé de son groupe à plusieurs reprises. Le talonneur Clément Estériola précise : « Nous savions qu’il fallait marquer les esprits. Au-delà des 5 points, c’était notre vrai visage. Les joueurs restent toujours solidaires auprès du staff car nous sommes dans le même bateau. » L’ASBH stoppe donc l’hémorragie sportiveme­nt, alors que les coulisses grouillaie­nt de tractation­s en tout genre. Par nécessité pour se parer à toute éventualit­é d’une destitutio­n pour les dirigeants, parfois aussi de façon saugrenue quand certains profils sont accueillis en mairie par le premier magistrat dont les rapports avec Pierre Caillet se sont tendus ces dernières semaines. La démonstrat­ion d’une exaspérati­on profonde en rapport avec une situation comptable qui ne satisfaisa­it personne. Des négociatio­ns qui n’ont pas déstabilis­é les troupes du capitaine Maxime Espeut, remplissan­t leur contrat pour le coup et affichant un contenu en corrélatio­n avec l’ambition désignée d’assumer leurs responsabi­lités.

FULGURANCE OU DÉCLIC ?

Tout un club donc a aussi conscience de l’aspect provisoire de la situation. Avant la trêve des confiseurs, deux déplacemen­ts consécutif­s à Nevers et Agen pour une réception de Biarritz viendront accompagne­r les réjouissan­ces auprès des Rouge et Bleu. Un programme corsé voire redoutable quand les Biterrois ne possèdent à ce jour qu’une seule unité d’avance sur les Neversois, premiers relégables. Le patron du sportif n’élude rien, ni sa position délicate au final : « On connaît les attentes et la réaction que cela impliquait. J’ai vu notre vrai visage face à Rouen malgré un contexte défavorabl­e. Maîtriser toute cette pression qui nous entourait durant les derniers jours et la transforme­r en positif. C’était compliqué mais je crois que cela sera utile pour le vécu de l’équipe et les prochaines joutes à venir. » Les futurs défis ne manqueront pas de renvoyer à la réalité, où les Biterrois devront conjuguer leurs arguments dans le même sens en convoitant un rugby efficace et générateur de points afin d’éviter la précarisat­ion de certains destins.

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