Midi Olympique

Rabut à la recherche du temps perdu

REVENU D’UNE BLESSURE À LA CLAVICULE, LE CENTRE, ARRIVÉ DE VANNES À L’INTERSAISO­N, COMPTE BIEN PROFITER DES ABSENCES POUR SE FAIRE UNE PLACE À TOULON ET SE MONTRER DIGNE DU TOP 14. FACE AU RACING 92, IL ENCHAÎNE UNE DEUXIÈME TITULARISA­TION.

- Par Mathias MERLO

Dans le discours, Maëlan Rabut a la fraîcheur de ceux qui sont allés chercher leur rêve à la sueur du front, au terme d’un chemin tortueux. Avant de poser ses valises à Toulon, ce vrai parisien au prénom breton - « mes parents ont eu un kiff (rires) » - a pris son temps préférant « le plaisir avec les copains, à l’usine des gros clubs ». L’esprit familial du Puc et de Massy l’a aidé à grandir, Vannes a fait de lui un profession­nel. « J’ai suivi ma propre route, et à 26 ans, je suis fier de me dire que je suis arrivé en Top 14 dans un club comme Toulon, après des blessures qui ont retardé mon éclosion. »

Les croisés, à chaque genou, et de multiples soucis physiques auraient pu le faire abandonner. À défaut de rentrer par la porte, celui qui a connu une sélection

DAN BIGGAR, PREMIÈRE À MAYOL ?

Présenté mercredi 30 novembre, l’internatio­nal gallois (100 sélections) est bien revenu de sa blessure au genou gauche. Après une semaine d’entraîneme­nt avec sa sélection, le natif de Morriston a pris part à toutes les séances collective­s en Rouge et Noir. Avec la probable absence de West, victime d’un coup, il pourrait bien débuter avec ses nouvelles couleurs face Racing 92. À l’heure où nous écrivons ces lignes, c’était la tendance. Reste à savoir s’il sera incorporé directemen­t dans le XV de départ. Il est en balance avec Mathieu Smaïli. avec l’équipe de France moins de 19 ans est passé par la fenêtre.

« C’est vrai qu’à côté de certains mecs, j’arrive un peu de nulle part, être inconnu ça ne me fait rien (rires). Avant de signer, j’ai pris le pouls de mes ex-entraîneur­s comme Jean-Noël Spitzer. Abendanon, qui m’a beaucoup appris et donné, m’a aussi encouragé. Je suis prêt, je n’ai pas peur de la pression, ni de la ferveur. J’ai les crocs et d’immenses ambitions pour performer dans ce club mythique, à la forte identité. »

Ça tombe bien, car Toulon en a aussi. L’intéressé s’est retrouvé séduit par ce « projet de restructur­ation » vendu par Azéma et Mignoni, qui s’intéressai­t au temps du Lou à son « profil atypique ». « Il est intéressan­t, car il sait faire plein de choses : porter le ballon, de bonnes mains, gros pied gauche et des qualités dans les airs, a présenté le premier nommé. Il faut utiliser ça, et jouer avec sa polyvalenc­e au centre, à l’aile ou l’arrière. »

Le RCT s’était déjà offert un couteau suisse estampillé Sinzelle, mais les Rouge et Noir ont aussi opté pour une autre version plus allongée (1,92 m).

« L’arrière reste mon premier amour, a tranché celui qui a tâté l’ovale dès ses 7 ans. Je me sens vraiment le mieux au centre, car il y a plus d’activité dans le coeur du jeu. »

RABUT ET BAUBIGNY, LE GANG DES « TITI PARISIENS »

Face à une forte concurrenc­e, Rabut a connu un contretemp­s avec une fracture de la clavicule survenue contre l’ASM, en match de présaison. Une épreuve vécue avec frustratio­n. « J’avais une énergie folle, s’est attardé le supporter du PSG. Ça devait valider mon boulot, et le fait de commencer à être un joueur Top 14 avec le maillot de Toulon. Puis, tu en prends pour neuf semaines et tu te dis : « Putain, j’aurais pu montrer. » Depuis dimanche, ma nouvelle histoire a commencé. » Comme un signe du destin, c’est à Paris, sa chère et tendre, dans un JeanBouin qu’il arpentait gamin avec ses frères d’armes du Puc, qu’il a fêté sa première titularisa­tion. Avec la victoire en prime : « J’avais tous mes proches et mes potes dans la tribune. En sortant du match, je ne savais pas où donner de la tête. C’était vraiment génial de réaliser un rêve de gosse même si la perf’n’est pas aboutie. »

Il a eu le temps d’analyser le tout avec Baubigny, chez qui il a pris ses quartiers. « Je passe ma vie dans sa maison depuis un bon mois. On avait des relations en commun qui se croisaient à la soif (bar animé de Paris, NDLR). Deux ou trois saucisses plus tard, on a matché (rires). On se retrouve entre Titis avec la même histoire : celle d’avoir pris les valises vers le sud. » Sans encombre, ils finiraient bien le déménageme­nt avec un bout de bois en plus, en juin prochain.

 ?? Photo Icon Sport ?? Maëlan Rabut, arrivé de Vannes à l’intersaiso­n, fait sa place petit à petit au centre de l’attaque toulonnais­e.
TOULON
Photo Icon Sport Maëlan Rabut, arrivé de Vannes à l’intersaiso­n, fait sa place petit à petit au centre de l’attaque toulonnais­e. TOULON

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