Midi Olympique

Un coach aux influences « NZ »

- Par Bertrand BOURGEAULT Par Sébastien FIATTE

Les Alpins présentent la particular­ité d’être managé par un coach à l’accent kiwi. Arrivé au club en juillet 2019, Thomas Guéridon est débarqué directemen­t en provenance de Nouvelle-Zélande où il a séjourné pendant onze ans. Formé à Ugine-Albertvill­e, l’ancien ailier ou arrière avait connu une première expérience, humaine et rugbystiqu­e en Australie en 2005. « J’avais sympathisé avec l’ouvreur, Ben Young, devenu un ami. Je l’ai rejoint. J’ai appris l’anglais, eu quelques petits boulots et joué au rugby. »

À son retour, il passe le concours pour entrer dans la gendarmeri­e, et rencontre sa future femme, Victorine. Après avoir débuté la formation, il jette l’éponge - « un beau métier, pas forcément fait pour moi » - et les amoureux s’envolent pour la Nouvelle-Zélande où ils sont restés de 2008 à 2019. Employé dans l’hôtellerie, il joue à l’Eastern United Rugby Football Club, au nord d’Auckland. En 2017, il passe une nouvelle formation « Nous avons bien travaillé de coachs à l’IRANZ en défense, estime le coach. C’est (Internatio­nal Rugby Academy notre point fort. Il nous reste à of New Zeland) « J’avais passé améliorer notre rendement of- mon BE en 2002-2003 et entraîné fensif pour être au niveau des les jeunes à Ugine-Albertvill­e, grosses écuries de la poule. Nous rappelle-t-il. J’avais déjà l’amour allons à Paris nous mesurer au de transmettr­e. Mais le rugby Massif central avec humilité. Cette avait évolué et j’ai saisi l’occasion confrontat­ion aura valeur de test. de faire cette formation avec J’estime qu’ils nous sont supé- des anciens All Blacks, comme rieurs. Chez eux, ils sont durs à Eroni Clarke, Chris Jack, Jon manoeuvrer, mais nous ne nous Preston… J’ai bien aimé l’approche déplaçons pas en victimes. Nous avec les joueurs, la positive y allons sans pression, avec l’in- attitude, leur façon de donner tention de faire un résultat, his- une meilleure compréhens­ion toire de passer Noël au chaud en du rugby. » haut du tableau. » Pour ce match, les Blésois devront se passer de trois pièces maîtresses de leur pack, compte tenu des blessures de Zegden (ligaments croisés), indisponib­le pour la saison,

Mihailov, touché au genou, et

Sauvin, touché à l’épaule.

UN TEMPS D’ADAPTATION À LEUR RETOUR

Revenu en France pour des raisons profession­nelles et familiales, le retour a nécessité un temps d’adaptation, à commencer pour ses fils, Andréa (11 ans) et Malo (8 ans), qui ont appris l’anglais et le maori à l’école et jouer évidemment à la balle ovale. « Ils avaient le choix entre rugby et rugby, sourit Thomas Guéridon. L’un d’eux a encore du mal à mettre des pantalons. Ils étaient en short la majorité de l’année ! »

Sur le plan sportif, le retour à un rugby plus… gaulois le surprend parfois. « Notre club était très famille. Et le respect envers l’arbitre et les adversaire­s est énorme là-bas. Ici, des dimanches après-midi se passent très bien, d’autres un peu moins. » Avec son staff - « Je suis très bien entouré ! » - ils essaient d’inculquer un peu de la mentalité néo-zélandaise, dans l’autonomie du joueur, sur le terrain - « les joueurs se prennent en main » et en-dehors du terrain - « Ils aident sur le plan du matériel », sans oublier de garder le meilleur. « Nous ne voulons pas tout changer. Il y a beaucoup de bonnes choses à garder ! »

 ?? Photo DR ?? Après onze ans en Nouvelle-Zélande, Thomas Guéridon a redécouver­t la rigueur des hivers alpins et le championna­t français.
Photo DR Après onze ans en Nouvelle-Zélande, Thomas Guéridon a redécouver­t la rigueur des hivers alpins et le championna­t français.

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